Processus électoral : la classe politique face à l’impératif du consensus

Mercredi 10 Août 2016 - 18:33

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Pour la représentation du secrétariat général des Nations unies en RDC, le dialogue politique est nécessaire en ce sens qu’il permettra aux acteurs politiques de décider comment ils vont gérer le processus électoral dans l’hypothèse, de plus en plus plausible, d’un report de la présidentielle et dicter une ligne de conduite à la Céni.

La communauté internationale qui suit de près l’évolution de la situation sociopolitique en RDC ne jure plus que par la tenue du dialogue inclusif, unique voie obligée susceptible d’apporter des réponses idoines à l’impasse politique actuelle. Par le biais de la représentation du secrétariat général des Nations unies en RDC, l’instance onusienne exhorte les acteurs politiques congolais, tant de l'opposition que de la majorité, à trouver un consensus sur le processus électoral actuellement plombé faute de visibilité. À près de quatre mois de la fin constitutionnelle du mandat présidentiel, l’ONU estime qu’il est urgent que les acteurs politiques et sociaux de la RDC se retrouvent autour d’une table pour définir la manière dont ils entendent conduire le processus électoral déjà vicié pour non-respect des échéances initialement fixées. « Au delà des questions techniques et logistiques, il faudrait que les acteurs politiques congolais de la majorité et de l'opposition puissent s'entendre pour s'écouter, discuter et trouver un consensus sur la façon dont ils veulent conduire le processus électoral au Congo et communiquer cette information à leurs partenaires », a expliqué récemment à la presse le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en RDC Mamadou Diallo.

Pour l’ONU, le consensus qui découlera du Dialogue est censé lui permettre de déterminer « le niveau, le rythme et la séquence » de son accompagnement au processus électoral. Ce forum national, dans l’entendement de la communauté des nations, aura pour ambition « de créer des conditions pour que les acteurs politiques congolais puissent entre eux prendre acte que le processus actuel peut conduire à un report de la présidentielle et décider comment ils vont le gérer et dicter une ligne de conduite à la Commission électorale ». Profitant de l’occasion, Mamadou Diallo a saisi l‘opportunité de la récente requête du collectif de trente trois ONG demandant à la Monusco de cesser de soutenir les opérations électorales de la Céni pour expliciter le sens du partenariat entre la mission onusienne en RDC et la centrale électorale. Alors que la plate-forme d’organisations congolaises de défense de droits humains susdite soutient que la Céni s’est délibérément écartée de la résolution 2277 qui, en ses points 9 et 10, l’astreint à publier le calendrier électoral devant tenir compte des impératifs de délais constitutionnels, la Monusco joue plutôt la tempérance.

En réaction, Mamadou Diallo a indiqué que l’appui qu’apporte son institution à la Céni s’inscrit en ligne droite de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité. « Je laisse aux ONG et à la société civile d’interpréter la résolution 2277 comme elles l’entendent. Ce que moi j’en connais est que c’est une demande explicite et une indication claires faites aux systèmes des Nations unies, la Mission et les programmes d’accompagner techniquement et logistiquement la revue du fichier électoral », a-t-il déclaré. Et de conclure : « La Monusco a un rôle d'accompagnement et de soutien mais pas de substitution aux institutions congolaises ».

Alain Diasso

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