Proclamation de la République : les artistes mobilisés pour l'événement à Pointe-Noire

Jeudi 30 Novembre 2017 - 20:01

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 Une soirée culturelle et artistique a été otganisée, le 28 novemebre à l'amphitéâtre Sueco, par le Centre Congo Brazzaville de l'Institut international du théâtre (IIT).

Les artistes n’ont pas voulu être en marge du 59e anniversaire de la proclamation de la République. Par le biais de l’IIT national, la représentation de la pièce théâtrale Apocalypse de l’écrivain dramaturge Yvon Wilfried Lewa-Let Mandah, président national IIT, a agrémenté la  soirée. Les animations diverses avec l’association Aseme, structure formatrice des jeunes artistes en herbe en musique et danse contemporaines et  les chants par les Victoriens du Lycée-Victor-Augagneur ont ouvert la soirée avant que Jean-Léopold Ngoulou, dit Ngoujel 1er, ne  présente le prix éponyme récemment approuvé par l’Unesco lors du 35e congrès de l’IIT qui s'est tenu en juillet dernier à Ségovia, en Espagne.

En effet, le Prix Ngoujel 1er récompense les jeunes âgés de moins de 25  ans, perspicaces après la série de questions selon les niveaux d’études de la 6e jusqu’à l’université sur une représentation théâtrale. « Souvent, quand on suit un film à la télé ou une représentation théâtrale quelconque, on ne comprend juste que l’histoire superficielle sans pourtant chercher à savoir le message qui s’y cache derrière. C’est pour cette raison que nous avons initié ce concours qui consiste à répondre aux questions sur une pièce de théâtre et cela permet aux participants au jeu d’être plus concernés par la pièce et de bien comprendre le fond et surtout le message délivré », a expliqué Jean Léopold Ngoulou, secrétaire général de Centre national de l’IIT, initiateur du projet.

La pièce de théâtre Apocalypse, choisie pour le lancement du Prix Ngoujel 1er, a été jouée par les comédiens de l’Arche de Ngoujel, des compagnies Autopsie et Les pétroliers et des Grands AS.  L'intrigue de la pièce : dans un pays où règnent toutes sortes de maux inimaginables (cruauté, sadisme, corruption, mensonge, dérision), homo sapiens, cet être atypique sans arbre généalogique, est témoin avec effroi et stupéfaction de l’immoralité des hommes sur terre.  Ses efforts à les dissuader se sont avérés vains et infructueux tant le mal est profond et presque enraciné dans toutes les couches sociales. À l’hôpital, les gens meurent parce que les soins médicaux sont administrés en échange des espèces sonnantes et trébuchantes; à l’église, les pasteurs sont érigés en marchands de bonheur et  dans la force publique, on arrête les gens sans raison apparente et la relaxation est conditionnée au versement d’une quête pour le chef; dans l’administration, les directeurs et autres responsables profitent de leur position et situation dominante pour abuser les subalternes, en particulier les femmes, etc. Bref, un monde qui fonctionne comme un véritable capharnaüm des temps modernes.  

Comme toute injustice a toujours une fin, c’est un tsunami dévastateur qui s’abat sur cette population qui n’a qu’une alternative : trouver refuge auprès d’homo sapiens pour la repentance afin d’éviter le châtiment irréversible. Cette pièce est un univers de questionnement sur la société moderne gangrénée par les antivaleurs. Les vices y sont peints avec une ironie propre à l’auteur et agrémentée par la farce du metteur en scène.   Apocalypse est la parole intérieure d’un Africain, la prédication la plus sensible où le rire est la politesse du désespoir. Elle est un instrument pour construire un monde plus humaniste, plus tolérant, plus égalitaire extirpé des fractures sociales.

Ntons que la soirée s'est déroulé en présence de Fabien Obongo, directeur départemental des Arts et des lettres de Pointe-Noire.

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Une scène du spectacle Apocalypse crédit photo"DR"

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