RDC-Belgique : vers une requalification de la coopération structurelle

Mardi 10 Octobre 2017 - 18:45

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L’ancienne Métropole n’exclut pas l’hypothèse d’une réorientation de sa coopération bilatérale du structurel vers l’humanitaire,  « s’il s’avère que les engagements pris mutuellement ne sont pas tenus, notamment en matière de respect des droits de l’homme ».  

La Belgique envisage de plus en plus la possibilité d’une éventuelle requalification de sa coopération bilatérale avec la RDC. C’est en tout cas ce qui ressort des interventions des différentes personnalités belges ayant pris part lundi à une conférence organisée par le Parlement belge sur le thème de la démocratie en RDC. Les uns et les autres ont relevé la nécessité de redéfinir cette coopération belgo-congolaise « s’il s’avère que les engagements pris mutuellement ne sont pas tenus, notamment en matière de respect des droits de l’homme ». Éric Willemaers (conseiller du ministre belge de la Coopération au développement) est de ceux qui ont mis une emphase soutenue sur une possible « réorientation » de la coopération belge envers la RDC qu’il voudrait « moins structurelle et davantage humanitaire » pour ne pas pénaliser la population.          

En fait, le conseiller du ministre belge de la Coopération au développement, Alexander De Croo, n’a fait que réitérer la vision de ce dernier qui, depuis quelques jours, s’interroge sur l’efficacité de la coopération bilatérale et gouvernementale dans la promotion de la démocratisation en prenant notamment l’exemple de la RDC. Il est constaté dans ce pays autant que dans d’autres avec lesquels la Belgique est en partenariat une déficience sur plusieurs niveaux concernant la volonté politique de mettre en œuvre les objectifs de développement ainsi que les projets convenus de commun accord avec, en toile de fond, un manque de respect des engagements mutuels.

Ce constat malheureux pourrait motiver ou mieux entraîner une « réorientation » de l’aide belge à Kinshasa du structurel vers l’humanitaire, se convainc le collaborateur d’Alexander De Croo qui fait sien une maxime tirée d’un récent rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques qui stipule : « Rester engagé dans un cadre strict, dans une relation de coopération (inter)gouvernementale, notamment en investissant dans un gouvernement et ses institutions peut avoir un effet pervers ». Ce d’autant plus que l’aide au développement est souvent détournée au profit d’un semblant de service qu’assurent les gouvernements bénéficiaires  envers leurs populations.  D’où la nouvelle forme de coopération que veut imprimer l’ancienne Métropole est censée s’orienter vers le peuple congolais en ciblant des secteurs-clés tels que l’humanitaire, la santé et l’éducation. À tout prendre, la Belgique qui considère la RDC comme « un élément de la politique intérieure belge » croit avoir un droit de regard sur tout ce qui se passe dans son ancienne colonie en raison notamment des conventions bilatérales et multilatérales qui les lient.

 

Alain Diasso

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