RDC : les évêques se penchent sur l'évaluation du processus électoral

Mercredi 21 Novembre 2018 - 15:29

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À l’issue des travaux de la session extraordinaire de la Cénco, les prélats catholiques veulent se mettre en mesure de « donner des orientations pastorales avec une attention particulière sur la période de campagne électorale, sur l’égalité de traitement et la sécurisation des candidats, la sensibilisation de la population au vote utile… »

Les évêques de la RDC sont, depuis le 20 novembre, en session extraordinaire de leur Assemblée plénière à Kinshasa. Pendant ces trois jours des travaux, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) se penchera notamment, selon son président, Mgr Marcel Utembi, sur l’évaluation du processus électoral en RDC. « La présente session extraordinaire est la deuxième du genre en cette année 2018, après celle que nous avons tenue du 15 au 17 février 2018. Nous l’avons proposée au moment où les échéances électorales approchent. Elle sera essentiellement axée sur l’examen du paysage socio-pastoral et l’évaluation du processus électoral de notre pays, la RDC », a-t-il indiqué à l’ouverture de cette session.

Selon le président de la Cénco, les évêques catholiques veulent se faire une idée panoramique du processus électoral afin qu’ils soient en mesure de « donner des orientations pastorales avec une attention particulière sur la période de campagne électorale qui s’ouvre bientôt, sur l’égalité de traitement et la sécurisation des candidats, la sensibilisation de la population au vote utile par rapport aux valeurs fondamentales d’un État de droit ». Aussi les évêques catholiques vont-ils se pencher sur l’expulsion des Congolais d’Angola ainsi que sur la situation sécuritaire et sanitaire à Beni.

Un plaidoyer des familles des détenus politiques

Le Week-end passé, le collectif des familles des détenus politiques a interpellé les évêques catholiques dont le silence face à la détérioration du climat politique et social dans le pays a été vu comme une complicité.

Pour ces familles, qui ont dénoncé le maintien de leurs parents en prison ou en exil, malgré la signature de l’Accord de la Saint- Sylvestre, qui a recommandé, dans le cadre la décrispation politique, la libération des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que le retour assuré de ceux qui sont en exil, on ne pourra pas parler des élections apaisées si certaines personnes continuent à être détenues pour leurs positions politiques, ni à être empêchées de rentrer au pays pour leurs opinions. Ces familles ont, en effet, noté qu’Eugène Diomi Ndongala reste en prison, malgré le jugement de la Commission des droits de l’homme et son état de santé, Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Gekoko Mulumba, Éric Kikunda, Firmin Yangambi, Anzuluni et Mbusa Nyamwisi, etc. ainsi que tous les membres des mouvements citoyens dont Carbone Beni et, dernièrement, les membres de la Lucha et Vici et tant d’autres, qui sont tous injustement emprisonnés pour avoir voulu exercer leur droit à la libre expression politique.

Au moment où le pays et la communauté internationale attend le début de la campagne électorale pour les élections de fin décembre, une bonne frange de l’opinion continue à soutenir que ces élections prévues pour le 23 décembre ne pourront jamais instaurer un climat de paix en RDC, étant donné que leurs revendications par rapport au processus électoral en cours ne sont pas prises en compte. C’est le cas des partis de l’opposition dont le Mouvement de libération du Congo qui continuent à dénoncer le harcèlement dont font l’objet certains de ses membres obligés de choisir la clandestinité. C’est le cas de Didier Mbalivoto Kofe cité dans un document de ce parti politique, qui serait traqué par les services alors que cette formation avait besoin de lui dans le cadre de ces élections, pour son expertise en mobilisation et implantation.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les évêques membres de la Cénco

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