Réduction de train de vie des institutions : le gouvernement mis à l’épreuve

Samedi 3 Octobre 2015 - 9:45

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L’Exécutif national, qui a toujours eu du mal à convaincre les principales institutions du pays à envisager la baisse de leurs assignations budgétaires, devra batailler dur pour accréditer sa vision.

Réduire de manière drastique le train de vie de l’Etat, c'est l’une des recettes trouvées par le gouvernement pour contourner les effets pervers des tendances baissières observées, ces dernières années, sur le marché mondial.

En effet, la chute des cours des matières premières et particulièrement du cuivre - un des principaux produits d’exportation de la RDC - aura impacté négativement sur les recettes de l’Etat. Une situation qui explique en partie, le net recul observé sur le projet de budget 2016 déposé ce week-end pour examen à l’Assemblée nationale.

Tablant l’année prochaine sur un budget d’à peine 8.437,4 milliards de Fc, l’on comprend la nécessité pour le gouvernement de s’imposer une certaine rigueur dans la gestion des finances publiques pour être en phase avec l’action gouvernementale. « Nous tenons à préserver les acquis principaux sur lesquels le programme du président de la République est accordé », a laissé entendre le Chef du gouvernement après le dépôt au Parlement du projet de budget 2016 conformément à la loi. Il en appelle donc à la prudence, parce que, comme il l’a soutenu, « la révolution de la modernité sur laquelle est fondé le programme du chef de l’Etat doit continuer à s’appliquer pendant que le social aussi doit être financé ». 

Le Premier ministre Matata Ponyo parle d’un budget tempéré qui reflète le contexte international marqué par la baisse de la croissance économique mondiale avec, en toile de fond, la contraction des recettes publiques consécutives à la baisse des cours de principales matières premières d’exportation de la RDC, notamment le cuivre et le pétrole, dont les prix ont sensiblement baissé. Ceci impose donc un sacrifice national d’autant plus que nonobstant le rétrécissement de l’enveloppe budgétaire, il y a des dépenses incompressibles dont on ne saura se passer. Il s’agit de l’organisation des élections et de la matérialisation du découpage.

D’où l’intérêt pour les principales institutions du pays à adhérer à cette logique de réajustement à la baisse de leurs assignations budgétaires. L’homme de la rue habitué aux slogans et aux décisions sensationnelles non suivies d’exécution attend voir cette fois-ci l’Exécutif national passer à l’action. Car, bien souvent, le gouvernement et la représentation nationale n’ont toujours pas développé une perception identique  par rapport à cette contrainte de réduction de train de vie des institutions.

Alain Diasso

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