Report des élections à Beni, Butembo et Yumbi : Lamuka dénonce une fraude sur la composition du corps électoral

Jeudi 27 Décembre 2018 - 16:30

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La plate-forme de soutien à la candidature de Martin Fayulu demande à tous les Congolais « de refuser catégoriquement d’obéir à la décision de la Céni qui constitue un ordre manifestement illégal, conformément à l’article 28 de la Constitution » et appelle à une journée ville morte sur toute l'étendue du pays ce vendredi 28 décembre pour exiger son annulation.

La décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de reporter à mars 2019, pour des raisons sécuritaires et sanitaires, les élections dans les circonscriptions de Beni ville, Butembo (Nord-Kivu) et Yumbi (Mai-Ndombe) n’est pas bien digérée par la coalition Lamuka. Cette plate-forme électorale appelle carrément à son refus catégorique par les Congolais, estimant qu' elle « constitue un ordre manifestement illégal conformément à l’article 28 de la Constitution ». Elle l’a déclaré le 27 décembre par l'intermédiaire de Pierre Lumbi, le directeur de campagne du candidat numéro 4, au cours d’une conférence de presse tenue au siège du G7 à Kinshasa. Ce dernier a lu, à l'intention des journalistes présents, une déclaration politique qui donne la position de Lamuka par rapport au report des scrutins à Beni, Butembo et Yumbi.  

Pour Lamuka, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la Céni, de connivence avec le pouvoir en place, « veut se débarrasser de certaines circonscriptions électorales pour des raisons inavouées ». Ce report, d’après cette coalition, met à nu les manigances de la Centrale électorale qui chercherait à organiser une fraude sur la composition du corps électoral. Et d’ajouter que le report des élections dans les trois circonscriptions « va empêcher à un million de Congolais de participer à la désignation du président de la République, des députés nationaux et provinciaux ». En outre, la décision controversée de la Céni va  « priver les partis politiques ayant déposé des listes dans des circonscriptions électorales de réaliser le seuil nécessaire pour l’élection législative nationale et, le cas échéant, au niveau provincial ». Et Lamuka de s’interroger : « Sur la base de quelle loi la Céni va-t-elle calculer le seuil pour les élections reportées ? »

Le directeur de campagne de Martin Fayulu a, par ailleurs, indiqué « qu’aucune loi de la République ne donne compétence ni qualité à la Céni de priver une partie de la population congolaise de son droit élémentaire et souverain, consacré par la Constitution, d’élire ses représentants ou dirigeants, ni d’exclure  une portion du territoire à prendre part à la gestion et à la conduite des affaires publiques du pays ». Balayant d’un revers de main toutes les raisons avancées par la Céni pour justifier sa décision, Lamuka a, en outre, fustigé le calendrier réaménagé de la Céni qui ne donne aucune date sur la publication des résultats des élections législatives nationales et provinciales.

Une autre manœuvre pour organiser la fraude, selon Lamuka. « Par cette décision, la Céni omet sciemment de parler de la publication des résultats des élections législatives nationales et provinciales. En suspendant la publication des résultats de vote des élections législatives nationales et provinciales, la Céni veut se donner le temps de manipuler les résultats en faveur d'une catégorie choisie et bien connue. En réalité, toutes ces manœuvres mettent à nu des manigances de la Céni. Il s'agit d'une fraude électorale organisée sur la composition du corps électoral », dixit Pierre Lumbi.   

Alain Diasso

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