Retro 2015 : jamais le Congo n’a été aussi vainqueur…

Lundi 4 Janvier 2016 - 13:00

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L’année écoulée, le pays a divorcé d’avec son statut d’outsider dans les compétitions internationales en réalisant sa plus grande performance dans l’histoire des Jeux africains en termes de médailles et d’infrastructures sportives de pointe. Cérise sur le gâteau, la 5ème place occupée par les Diables rouges à la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), après quinze ans de passage à vide. La flamme ne doit pas s’éteindre…

Le Congo a attendu le retour de l’olympisme africain dans son berceau : Brazzaville, pour battre son propre record. Soit cinquante ans après la toute première édition disputée du 18 au 25 juillet 1965 dans cette même ville. Les onzièmes Jeux africains, du 4 au 19 septembre 2015, ont été ceux de tous les succès pour le pays hôte. Les compétiteurs congolais ont, en effet, brillé de mille feux en rendant au pays ce qu’il était en droit d’attendre d’eux : 35 médailles dont 8 en or, 4 en argent et 23 en bronze. Aucun pronostic ne l’avait prédit dès le coup d’envoi.

Innocent Okemba et Dual Malonga au karaté, Francel Moussiesse à la boxe, dans la catégorie des poids mi-mouches (46 à 49 kg), Franck Elemba au lancer de poids, Mercia Gustany Massamba en gymnastique aérobic, Wang Jianan - Li Yuheng, Li Yuheng - Han Xing, Hu Bin - Wang Jianan, au tennis de table, double mixte. Pour ne citer que les médaillés d’or. « (…) A la maison, il n’était pas question de baisser les bras, pas question de perdre ou de tout perdre », soulignait le diable rouge Innocent Okemba après avoir imposé sa force à l’Algérien Bouam Kiahbelkrim. Première médaille congolaise de cette onzième édition soit la deuxième de l’histoire, chronologiquement parlant, après celle de 1965 au football.

« (…) En 2015, le mérite et le génie de notre peuple ont été mis en lumière, grâce à l’organisation réussie des onzièmes Jeux africains. Une performance éclatante qui a valu à notre pays la reconnaissance unanime de l’Afrique », a souligné le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, dans son message de vœux à la Nation, le 31 décembre dernier. Cette performance est telle que le Congo ne sera plus jamais considéré comme un outsider dans nombre de compétitions internationales.

Infrastructures admirées de partout…

À la date où le Congo a été désigné pour abriter les onzièmes Jeux africains, ni tas de pierres ni grain de sable n’étaient posés sur le périmètre du chantier où le complexe sportif de la Concorde est sorti de terre, à Kintélé, périphérie nord de Brazzaville. Les gymnases de proximité dans certains quartiers et le village des jeux également. Une réalité qui a nourri le pessimisme des uns et des autres, au plan national et international. Le gouvernement et le peuple congolais ont retroussé les manches pour relever le défi en répondant au cahier de charges prescrit par la Commission de l’Union africaine. Près de 510 milliards sont déboursés, environ 4500 ouvriers sont mobilisés. En un temps record, le visage de Kintélé a été transfiguré par l’érection du majestueux complexe sportif de la Concorde, forçant l’admiration de tous.

Le stade de l’Unité avec sa charpente métallique dorée est chargé de 60.050 places, le palais des Sports de la Fraternité 10.146 places, le complexe nautique de la Paix 2.028 places. Des terrains de beach-volley, de beach-football, de handball, des cours de tennis et de basketball, des terrains annexes d’entrainement et d’échauffement, un hôtel 4 étoiles allonge la liste des infrastructures que regorge ledit complexe. Sur une colline, à quelques mètres, se dresse le village des jeux ayant abrité près de 8.000 athlètes venus de 48 pays du continent. Le tout s’est passé sans incident grâce notamment à un travail remarquable de la Force publique facilité par un public sportif national fair-play et très panafricain.

Ils n’ont pas manqué à dire…

« Je pense que  les infrastructures que le Congo a mises à notre disposition ont été très superbes, sublimes même il faut le dire. Je félicite monsieur le président de la République.  Si tous les présidents pouvaient faire comme lui, l’Afrique va produire des meilleurs sportifs. C’est sûr que les sites que nous avons déjà visités, que ça soit ici à Kintélé ou dans la ville, je suis impressionné. L’accueil est fantastique. On dirait que le peuple congolais était préparé pour nous réserver un meilleur accueil », Abdoulaye Aziz Derra, entraîneur de Judo du Mali.

 « C’est une première en Afrique. Ma toute première compétition c’était en Algérie après je suis allée au Mozambique mais ici les infrastructures, c’est une première. Je n’ai jamais vu ça. Ces Jeux ont été vraiment une réussite à mon avis. Grand bravo au Congo», a indiqué Essam Anne Michelle, capitaine de l’équipe de handball du Cameroun.

 « C’est pour la troisième fois que je suis chef de mission des Jeux africains. J’ai fait cinq fois les Jeux olympiques. Sincèrement j’ai  beaucoup  visité les pays,  je suis très agréablement surpris par la qualité des infrastructures que j’ai vues. Cela traduit l’ambition d’un président de la République pour sa jeunesse. Ce que nous avons vu ici,  fera progresser le sport congolais. Vous allez voir d’ici à 5 ou 6 ans, le Congo aura de bons résultats car de ces infrastructures naîtront des grands champions », selon Seydina Omar Diagne, le chef de mission du Sénégal.

« On n’imaginait pas que le Congo allait nous présenter ces infrastructures », à en croire  Kkeireddine, athlète algérien de handi-sport.  

Le Congo davantage fréquentable

Après les Jeux africains, le pays a abrité les éliminatoires du championnat d’Afrique de basketball des clubs champions. Les équipes sont venues notamment de la Guinée Equatoriale, du Gabon, du Cameroun, de la R.D Congo et  du Congo Brazzaville pays hôte. Au mois de janvier en cours, le Congo abritera, dans sa ville capitale, le Tournoi qualificatif aux Jeux olympiques de Rio 2016. Plus d’une dizaine de pays sont attendus. Faisant le point de la saison sportive écoulée, le président de la Fédération congolaise de basketball, Firmin Dinga, a indiqué que le pays pourrait abriter l’Afro-basket (Coupe d’Afrique des nations de basket), l’année prochaine. Il ne reste plus aux gestionnaires du sport national qu’à mettre en place des politiques visant à rentabiliser ces infrastructures construites à coup de milliards. Il est vrai que ces installations permettront au Congo de disposer des grands champions demain. Là encore, les fédérations sportives nationales doivent élaborer des programmes de formation qualité sur les plans technique et physique.

Coupe d’Afrique…

Les Diables rouges n’avaient plus jamais connu la joie de participer à une phase finale de la CAN depuis 2000 où ils sont sortis, de la compétition, derniers de leur groupe avec deux défaites et un match nul. Depuis, plus rien pendant quinze ans. Il fallait attendre 2015 pour les voir raviver la flamme d’un Congo gagnant. Après le match face à la Guinée Equatoriale, ils ont vaincu, tour à tour, le Gabon 1-0, le Burkina Faso 2-1. Ils ont ainsi obtenu leur qualification en quart de finale perdu face à la RD Congo 2-4. Une performance qui leur a valu la 5ème place de la compétition et le statut de révélation du tournoi. A ce jour, c’est l’arrivée d’un nouvel entraineur qui est attendu, après le départ de Claude Le Roy. Gernot Rohr, Jacques Santini, Winfried Schäfer et Didier Six sont en lice.

  

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : un des karatékas congolais sur la première marche du podium Photo 2 : vue extérieure du stade de l'Unité à Kintélé Photo 3 : la présidente de la Commission de l'Union africaine reconnaissant les mérites du Congo Crédit photo Adiac

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