Rumeur sur « le pain contaminé » : la psychose n’est pas retombée à Brazzaville

Mardi 6 Mai 2014 - 18:29

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Au lendemain de l’affaire dite du « pain contaminé », les Brazzavillois semblent ne pas se résoudre à consommer du pain. Cette situation ne laisse pas les autorités compétentes et le syndicat des boulangers indifférents, qui, unanimement, essaient de rassurer la population gagnée par la psychose

« Il n'y a pas de danger à consommer du pain comme d’habitude car le produit est de bonne qualité et n’est pas nuisible à la santé », assure le syndicat patronal des boulangers et pâtissiers du Congo.  

« Selon les informations que nous avons recueillies auprès du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville et de l’hôpital militaire Pierre Mobengo, aucun patient ni aucun décès dû à la consommation du pain n’a été enregistré », a déclaré le deuxième vice-président du bureau national du syndicat, Jean Cyr Mayala, aux Dépêches de Brazzaville.

Cette structure syndicale a dit avoir mené des investigations auprès des boulangeries incriminées. Il ressort qu’aucune boulangerie ne reconnaît avoir utilisé, au cours de la panification, un produit dangereux et susceptible de provoquer l’intoxication ou le décès d’un consommateur.

Vingt-quatre heures après, malgré ces assurances et les témoignages à travers la presse, les lignes n’ont pas du tout bougé. Dans plusieurs foyers de la capitale congolaise, la consigne de la retenue restait maintenue, si bien que certains boulangers ont résolu de laisser passer la tempête avant de relancer leurs activités. Tel est le cas à Mikalou, un quartier de Talangaï, le 6e arrondissement de la ville, où deux responsables de boulangeries se sont confiés à notre rédaction. « Nous devons d’abord faire le point des pertes occasionnées par cette situation car nous avons dû jeter beaucoup de pains. C’est peut-être ce mercredi, si tout va bien, que nous allons reprendre », a déclaré un boulanger. Même attitude dans de nombreuses boulangeries de la capitale.

Pourtant, sur la foi des vérifications faites à divers niveaux (hôpitaux, police, boulangeries), les services du ministère du Commerce insistent pour dire que l’on se trouve en présence d’une fausse rumeur comme cela est devenu fréquent dans le pays, surtout à Brazzaville. Il faut cependant reconnaître que cette rumeur n’est pas la première qui agite Brazzaville. En effet, pas un mois ne passe sans que la ville ne soit secouée par une information insolite dont on n'a jamais évalué l’impact. Sauf que pour cette dernière, de nombreux consommateurs de pain ont dû se contenter d’un aliment de rechange : l’igname, le riz ou la banane. 

Jocelyn Francis Wabout