Sanctions contre des dirigeants congolais : le FCC lance un message de conciliation

Samedi 3 Novembre 2018 - 15:36

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L'Union européenne (UE) a jusqu'au 10 décembre pour décider de renouveler ou non les sanctions prises en décembre 2016 contre quelques responsables congolais, tombés sous le coup d'une interdiction de voyager dans cet espace et d'un gel de leurs avoirs en Europe.

Depuis décembre 2016, quelques autorités congolaises ploient sous le coup des sanctions de l’UE déclinées en interdiction de voyager et en un gel de leurs avoirs en Europe. Le délai de douze mois imparti quant à l’exécution de ces sanctions prendra fin le 10 décembre, ce qui donnerait lieu à une appréciation des membres de l’UE sur la nécessité ou non de les renouveler. En attendant, le Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme présidentielle soutenant la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary, est monté au créneau pour livrer son opinion en rapport avec ces mesures européennes. C’est dans ce contexte qu’il faut situer le point de presse tenu le 2 novembre par ce regroupement politique, dès lors que son candidat à la présidentielle est aussi frappé par ces sanctions.  

Mettant un peu d’eau dans son vin, le coordonnateur du comité stratégique du FCC, également directeur de cabinet du président de la République, Néhémie Mwilanya, a, sur un ton conciliant, plaidé en faveur d’une harmonisation des relations avec la communauté internationale. Ce, d’autant plus que toute tension cultivée, de part et d’autre, s’avère contreproductive et inopportune. « Ni la communauté internationale ni les Congolais, aucune des parties n’a intérêt à ce que ce pays soit déstabilisé. Nous avons tous intérêt à conjuguer nos efforts pour donner une chance à la paix, à la stabilité, en commençant par la stabilité politique », a-t-il indiqué. Une façon de confirmer les démarches en cours amorcées par le gouvernement congolais dans le but d’obtenir la levée des sanctions européennes vécues comme une « humiliation » par les autorités concernées. Il a aussi invité la communauté internationale à respecter le droit à l’autodétermination du peuple congolais et à éviter des combats d’arrière-garde qui jetteraient un discrédit au processus électoral en cours.

Concernant particulièrement la sanction infligée à Emmanuel Ramazani Shadary, de surcroït candidat de la coalition au pouvoir à la présidentielle, la tendance était de minimiser la portée des restrictions qui lui sont imposées; lesquelles, d’après Azarias Ruberwa, un des cadres du FCC, pourront s’effacer avec le temps. « Emmanuel Ramazani Shadary n’est ni poursuivi ni condamné. Les sanctions de l’Union européenne sont politiques et s’effaceront avec le temps. Ce sont des simples sanctions sous forme de menaces », a-t-il indiqué dans la foulée de la cérémonie de signature de la Charte constitutive de cette plate-forme électorale. Il estime que l’UE les lèvera dès lors qu’elle sera assurée de l’organisation des élections, le 23 décembre.

 En attendant, le débat est intense au sein de l’EU dorénavant écartelée entre les pro et les antirenouvellement des sanctions contre les dirigeants congolais. Si, pour les uns, il y a lieu de calmer le jeu en levant carrément ces sanctions, quitte à se priver d'un moyen de pression considérable à quinze jours de la date prévue pour la présidentielle, scrutin aussi attendu qu'incertain, pour d’autres, il faudrait les maintenir même si la crise entre Kinshasa et Bruxelles devrait être prolongée durablement. Au moins, les membres de l’UE ont convenu, à ce stade, de traiter le dossier Shadary au même titre que les autres et surtout d’éviter d’en faire un cas exceptionnel. D’ici au 10 décembre, l’on ose croire que les deux parties parviendront à une solution médiane qui satisfasse toutes les parties.   

Rappelons que Kinshasa avait introduit un recours auprès du tribunal de l'UE, encore en cours d'examen. La première audience dans ce dossier ne devrait pas avoir lieu avant le premier trimestre 2019, apprend-on. Me Bontinck, l'avocat belge qui défend les personnalités congolaises sous sanctions, continue, quant à lui, de contester la régularité de ces mesures qui n'auraient pas dû être prises, selon lui, sans que ses clients soient préalablement entendus.

Alain Diasso

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