Santé publique : le Congo doté d’un plan stratégique pour le repositionnement de la planification familiale

Samedi 9 Janvier 2016 - 16:00

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Ce document a été validé au cours d’un atelier organisé les 8 et 9 janvier à Brazzaville, par le ministère de la Santé et de la population, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) et la représentation nationale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La planification familiale est définie comme étant l’ensemble des moyens concourant au contrôle des naissances, afin de permettre aux familles de choisir, d’avoir un enfant, mais aussi de garantir sa santé et celle de la mère ; son développement et sa prise en charge correcte dans un environnement sain. Elle est ainsi considérée comme une composante essentielle des soins de santé primaire et de santé de la reproduction, car elle joue un rôle important dans la réduction des taux de morbidité et de mortalité maternelle et infantile, ainsi que dans la transmission du VIH/Sida.

La dotation du Congo d’un plan stratégique pour le repositionnement de la planification familiale est une façon de permettre au pays de contrôler les grossesses et les enfants qui naissent en veillant que toutes les femmes en âge de procréer aient accès au service de planification familiale de qualité et jouissent d’une bonne santé y compris leurs enfants. Selon la représentante de l’OMS au Congo, le Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, l’appropriation du repositionnement de la planification familiale et la mise en œuvre des stratégies efficaces y relatives, sont d’une importance capitale. Cela permettra, a-t-elle expliqué, d’inverser la triste tendance selon laquelle, chaque jour dans le monde, environ 800 femmes meurent des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. En Afrique au sud du Sahara, le risque à la naissance pour une femme de mourir est, a-t-elle rappelé, de 1 sur 38, alors qu’en Irlande, il est de 1 sur 4800.

« Cependant, valider ce plan ne sera qu’un pas. Il serait nécessaire d’avancer rapidement dans le processus de sa mise en œuvre. Il s’agit, entre autres, de créer le cadre juridique et de doter les établissements sanitaires d’intrants nécessaires pour les soins de proximité de qualité et à moindre coût. Aussi, il serait important de garantir une ligne budgétaire pour le financement de la santé de la reproduction et améliorer la gestion des produits contraceptifs à tous les niveaux », a laissé entendre Fatoumata Binta Tidiane Diallo.

S’exprimant également au nom du Fnuap, elle a enfin souligné la nécessité de mettre en œuvre des stratégies de communication et de sensibilisation très adaptées pour faire tomber les barrières socioculturelles et religieuses. Ceci afin de garantir la participation des hommes à la promotion de la planification familiale.

Des statistiques encourageantes enregistrées dans le pays

Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Santé et de la population, François Ibovi, a rappelé que la décroissance du taux de mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile fait partie des grands objectifs poursuivis par le gouvernement du Congo. D’après l’enquête démographique et santé (EDS II) réalisée récemment dans le pays, le ratio de mortalité maternelle est passé de 781 en 2005 à 426 décès en 2012 pour 100 000 naissances. Les performances inhérentes à l’offre de service de la planification familiale sont encourageantes, a annoncé le ministre, dans la quasi-totalité des formations sanitaires aussi bien publiques que privées.

« Les indicateurs de la sécurité des produits de santé et de la santé de la reproduction maternelle dans notre pays montrent que la proportion des formations sanitaires assurant des services de planification familiale est de 68% et celles des niveaux primaires offrant des contraceptifs modernes est de 63%. Au niveau des ressources humaines, les formations sanitaires disposant d’au moins un agent formé à la prestation des services de planification est de 56,2% », a-t-il indiqué

François Ibovi a, par ailleurs, souligné la nécessité de poursuivre les efforts en vue de renforcer la lutte contre la mortalité maternelle, car  en dépit de ces ratios encourageants, beaucoup reste encore à faire. D’après lui, le faible taux d’utilisation des méthodes contraceptives modernes, couplé au faible accès à l’information, favorise les grossesses précoces et non désirées.

Rappelons que le rapport mondial de santé 2014 montre que l’utilisation des contractifs modernes en Afrique est de 27%, contre 61% en Asie et 67% en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ce qui a poussé le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, à développer la stratégie pour le repositionnement de la planification familiale en 2004. Cette stratégie visait à accélérer, entre 2005 et 2014, l’action en faveur de la planification familiale.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le ministre François Ibovi entouré des représentants du Fnuap et de l’OMS-Congo ; les participants; crédit photo Adiac

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