Sécurité sociale : la CNSS totalise plus de 350 milliards FCFA de créances en contentieux

Parmi ces créances en contentieux, on note 264.928.822.340 de francs CFA au titre des cotisations sociales, dont 146.424.227.538 de francs CFA pour des entreprises en activité contre 106.504.594.802 de francs pour celles en cessation d’activités et 12 milliards de francs CFA pour l’État employeur. Il y a également des créances immobilières (3.912.513.616 francs de CFA) et financières (81.446.963.563 de francs CFA), ainsi que des arriérés de prestations sociales de plus de 123 milliards de francs CFA. Le conseil d’administration de la CNSS a aussi relevé un déficit de la branche des pensions entre 2012 et 2015 de l’ordre de 14.297.561.628 de francs CFA. Le déficit cumulé depuis une décennie étant de plus de 113 milliards de francs CFA.

La CNSS a enregistré une perte des cotisations sociales ces18 derniers mois estimée à environ 1,4 milliard de francs CFA. Si cette tendance se poursuivait, la perte annuelle passerait à 1 milliard de francs CFA, soit près de 77 millions de francs CFA par mois.  

Devant ce tableau sombre, le conseil d’administration a préconisé de réajuster certaines dépenses de la CNSS afin de réduire la pression des charges sur les ressources disponibles ; de renforcer le dispositif de recouvrement ; d’étendre la couverture sociale ; de renforcer le dispositif de lutte contre la fraude. Il a, en outre, formulé une série de recommandations parmi lesquelles celles demandant au gouvernement de relever l’âge de départ à la retraite, de négocier un plan d’apurement de sa dette vis-à-vis de la CNSS, tout en compensant les pertes de recettes de la CNSS liées aux mesures d’exonération des cotisations sociales accordées à certaines entreprises.

L’un des administrateurs, le président de la Confédération syndicale des travailleurs du Congo, Elaut Bello Bellard, a fait savoir qu’au regard de la situation économique du pays, la CNSS devrait revoir son train de vie et s’adapter à la conjoncture. «La CNSS a l'obligation de recouvrer toutes ses créances auprès de l’État et des entreprises afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Autrement dit, se serait un chemin de la croix pour la CNSS. La situation n’est pas seulement due à la baisse du prix du baril de pétrole. La CNSS devrait se réformer, en plus, il faudrait une politique adaptée à la conjoncture actuelle», a-t-il dit.