Sénatoriales : l’UDPS prête à poursuivre en justice ses élus locaux soupçonnés de corruption

Lundi 18 Mars 2019 - 16:44

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Le président intérimaire du parti, Jean Marc Kabund, a affirmé détenir des preuves de corruption accablant certains de leurs députés provinciaux dont neuf à Kinshasa, six à Mbuji-Mayi et cinq à Kananga.

La débâcle de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) aux dernières sénatoriales organisées par la Commission électorale nationale indépendante, le 15 mars, continue de faire tâche d’huile au sein de ce parti politique dont les militants ont du mal à digérer cette contreperformance.

Jamais le parti de feu Etienne Tshisekedi n’a fait une aussi piètre figure dans un scrutin où il était pourtant censé se tirer à bon compte, eu égard à la présence significative de ses députés provinciaux dans plusieurs assemblées locales. Mais hélas ! La moisson en termes de sénateurs élus pour son compte est insignifiante. La désillusion est totale dans les rangs de l’UDPS, prise de court, dans ce vote, par le Front commun pour le Congo (FCC). La plate-forme de Joseph Kabila a poussé l’outrecuidance jusqu’à s’imposer dans des provinces réputées être des bastions de l’UDPS, en faisant élire ses sénateurs. À Kinshasa, par exemple, l’UDPS n’a pas pu obtenir un seul siège sur les huit, malgré ses douze députés provinciaux.

D’où les soupçons de corruption dont auraient fait l’objet les députés provinciaux de l’UDPS dans les différentes provinces. Ces derniers, selon certaines indiscrétions, auraient voté pour des sénateurs du FCC, sacrifiant les leurs sur l’autel des intérêts financiers. Le président intérimaire de ce parti politique, Jean Marc Kabund, a même affirmé, dans certains médias émettant à Kinshasa, détenir des preuves attestant eur corruption. Il a déjà ciblé neuf députés à Kinshasa, six à Mbuji Mayi, et cinq à Kananga.

Tous ces députés provinciaux seront poursuivis en justice pour corruption, a-t-il annoncé tambour battant, tout en indiquant qu’une plainte est en passe d’être déposée à leur encontre à la justice. « Nos députés provinciaux ont trahi le parti. Quand on est membre d’un parti politique, on respecte les consignes et instructions du parti. Le parti politique va prendre certaines mesures qui serviront de leçon aux députés des autres partis politiques. En début de la semaine, le parti va déposer des plaintes contre les députés suspectés de corruption », avait-il déclaré.   

Le président intérimaire de l’UDPS a, par ailleurs, déclaré rejeter cette élection des sénateurs, stigmatisant sa non-conformité avec la Constitution et les lois de la République. Il en appelle ainsi à sa réorganisation. Pour Jean Marc Kabund, en effet, les assemblées provinciales ont été organisées en violation de la Constitution qui prévoit qu’elles déposent au préalable leur règlement intérieur à la Cour constitutionnelle pour validation, avant l’installation de leurs bureaux définitifs. Cette disposition n’ayant pas été respectée, ce cadre de l’UDPS trouve biaisée la procédure ayant abouti à l’installation des bureaux définitifs et au vote des sénateurs. « Nous rejetons ces élections parce que nous pensons que c’est une violation fragrante de notre Constitution. Bien entendu, nous appelons à la réorganisation des élections des sénateurs. Non seulement les élections des sénateurs, mais aussi l’élection des bureaux des assemblées provinciales », a-t-il martelé.

Autant que Jean Marc Kabund, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, s’est, quant à lui également, dit déçu par l’attitude affichée par les élus provinciaux de l’UDPS lors des sénatoriales. Il a exprimé des regrets, le week-end dernier, au cours d’un échange avec une délégation de la diaspora en séjour à Kinshasa. « Je suis plus que déçu par le comportement de ceux des nôtres qui ont cédé à la tentation alors que le peuple leur a fait confiance (…) Je ne veux plus voir ce genre d’antivaleurs se répéter dans notre pays, et ça ne restera pas impuni », a-t-il affirmé.

Alain Diasso

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