Session criminelle : vingt ans d'emprisonnement ferme pour Jean-Marie Michel Mokoko

Samedi 12 Mai 2018 - 16:57

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 L’ancien chef d’état-major général des Forces armées congolaises a été condamné, le 11 mai à Brazzaville, au terme d'un procès qui a duré quatre jours.

Reconnu coupable d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de détention illégale d’armes et munitions de guerre, Jean-Marie Michel Mokoko et ses sept co-accusés poursuivis pour complicité, n’ont bénéficié d’aucune circonstance atténuante. Ces co-accusés, jugés par contumace, écopent également de vingt ans de prison.

 Dans leurs réquisitoires et plaidoiries, les avocats de l’Etat congolais et le ministère public ont prouvé la culpabilité du général en se fondant sur les preuves brandies à la Cour. Ils ont toutefois déploré le système de défense choisi par l'accusé et ses avocats qui n'a pas permis un débat contradictoire qui aurait éclairci certains points d'ombre, selon le président de la Cour, Christian Oba.

« Nous avons assisté à un procès de rupture », a déclaré Me Deviller, avocat de l'Etat, avant de s’interroger sur ce qui restera dans la mémoire de l’imaginaire Congolais au terme de ce procès.  L’accusation a fondé son argumentaire sur deux volets, notamment celui de 2007 avec l’audition de la cassette vidéo que la Cour a jugée d’extrêmement grave au regard de son contenu. « On envisageait de prendre le pouvoir par les armes avec l’aide des mercenaires », a laissé entendre la vidéo.

Quant à l’autre volet, celui de 2016, l'accusation a fustigé l’appel du général Jean-Marie Michel Mokoko, lequel demandait au peuple congolais de se lever et de barrer la route au pouvoir. Pour Me Emmanuel Oko, lui aussi avocat de l'Etat, « ce procès aura été juste et équitable. Le général Jean-Marie Michel Mokoko a comparu devant la Cour non pas parce qu’il a été candidat à l’élection présidentielle car il ne s'agissait pas d'un procès politique mais celui de droit commun, parce qu’il y a des preuves qui existent à son dossier. L’accusé a refusé de s’expliquer, parce qu’il s’avoue coupable. Le général nourrissait l’idée de venir au pouvoir par la force. Il y a eu préparation d’un coup d’Etat ».

Pour conclure son propos, il a appelé la Cour à rendre la justice en paix. « La justice que vous rendez, que cette justice condamne le général Jean-Marie Michel Mokoko », a-t-il conclu.

Me Okoko lui, est revenu sur les dépositions du général Mokoko à la Direction générale de la surveillance du territoire devant les officiers de police judiciaire dans lesquelles ce dernier avait reconnu les faits. A la question de savoir si l'accusé était coupable d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, Me Okoko a répondu par l'affirmative, soulignant  que l’infraction reprochée à son encontre relève du droit commun. « Nous n’avons pas affaire à un dossier à caractère politique », a-t-il répété, demandant à son tour la condamnation du prévenu et le payement d'un franc à titre symbolique.

Le ministère public a abondé dans le même sens, en signifiant que tout le problème se résumait autour de la vidéo et la détention illégale d’armes et munitions de guerre. Le dossier a été conçu selon le code de procédure pénale, a-t-il estimé le ministère public. « Il ne s’agissait pas de parler politique. Nous ne faisons que du droit », a déclaré Michel Oniangué, avant de conclure par : « Le silence de l’accusé n’était qu’un aveu de culpabilité car qui ne dit mot consent ».

 

 

 

Jean Jacques Koubemba

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