Situation économique nationale : le Congo doit poursuivre ses réformes malgré une légère amélioration

Mercredi 26 Septembre 2018 - 17:00

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La croissance qui se relèverait à 2% du produit intérieur brut en 2018, selon la Banque mondiale, devrait s’accélérer à 3,7% l’année prochaine. Mais elle demeure fragile et le pays pourrait de nouveau entrer en récession à l’horizon 2020.  

« Changer de cap et éviter la dérive » est le thème du rapport annuel de suivi de la situation économique du Congo, publié le 26 septembre à Brazzaville, par le groupe de la Banque mondiale.

Dans ce document de quelque soixante-onze pages, l’institution de Bretton Woods a pu évaluer l’état fragile de l’économie congolaise mais surtout proposer des pistes de solutions face aux nombreux défis à relever.

L’amélioration de la croissance annoncée est due, en partie, à la hausse de la production nationale du pétrole, à l’augmentation du prix du baril sur le marché mondial, y compris aux réformes publiques initiées par le gouvernement. Les effets de ces mesures se font déjà sentir, avec la maîtrise de l’inflation et la réduction de l’ampleur des déficits liés aux finances publiques et à la balance des paiements.

Samba Bâ, économiste principal auprès de la Banque mondiale, émet des inquiétudes quant au scénario de baisse de production pétrolière qui risquerait de toucher l’ensemble du tissu économique. D’autres scénarios politiques peuvent également compromettre ces prévisions.

« Les affrontements entre l’armée et les rebelles ninjas du pasteur Ntoumi ont entraîné une destruction d’infrastructures dans la région du Pool qui a beaucoup joué sur les contreperformances des secteurs du transport entre Brazzaville et Pointe-Noire », a ajouté Samba Bâ, qui évoque d’autres risques externes liés à la crise des réfugiés en provenance de la sous-région sans plus de précision.   

Les experts pensent qu’à moyen terme, les rééquilibres macroéconomiques dépendent du succès des autorités dans la restructuration de la dette et de la continuation des coupes budgétaires. La représentante de la Banque mondiale au Congo, Korotoumou Ouattara, invite pour cela le gouvernement à continuer dans la mise en œuvre rigoureuse des réformes économiques, afin de profiter des dynamiques régionales et de soutenir la transformation structurelle.

« La combinaison d’un programme économique et financier ainsi que des acquis budgétaires, qui mettent l’accent sur les réformes sectorielles (pour relancer la croissance et préserver les secteurs sociaux), contribuerait à rétablir les équilibres internes et externes », a estimé Korotoumou Ouattara. Elle suggère qu’en plus de la transformation structurelle, la modification des parts des secteurs et la répartition sectorielle des emplois, le pays devrait aussi revoir la qualité des produits qu'il fabrique et place sur le marché.   

La présentation du rapport de la Banque mondiale, ayant réuni les ministères sectoriels, les partenaires du Congo, les chefs de projets conjoints, le secteur privé et les acteurs de la société civile, a permis des échanges sur le choix des mesures à prendre, le modèle de gouvernance, la poursuite de la coopération. « Le rapport a été produit pour que les pouvoirs publics s’en approprient(...), notamment le rôle du secteur privé, le climat des affaires, la réduction du chômage, la diversification économique », a assuré le directeur de cabinet du ministre de l’Economie, de l’industrie et du portefeuille public, Raymond Dirat.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Les participants lors de la présentation du rapport

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