Situation politique : la CRC appelle le gouvernement à respecter les droits fondamentaux garantis par la Constitution

Lundi 7 Novembre 2016 - 17:13

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La Coalition de 33 ONG pour le respect de la Constitution (CRC) a notamment pointé du doigt l’interdiction d’une réunion publique, la coupure du signal de RFI et le brouillage de Radio Okapi ainsi que l’arrestation et détention arbitraires des personnes liées au meeting du Rassemblement prévu pour le 5 novembre.

Dans un communiqué du 6 novembre, la CRC a condamné l’interdiction du meeting public du Rassemblement des forces politiques et sociales, la coupure du signal de RFI et le brouillage de Radio Okapi ainsi que l’arrestation et la détention arbitraires de plusieurs militants de l’UDPS par les autorités à Kinshasa. « Nous protestons contre ces actes qui constituent une atteinte au droit à la manifestation et réunion publiques, au droit à l’information, au droit à la sureté humaine, au droit à la propriété privée, à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et d’opinions et à la liberté de mouvement », a déclaré le coordonnateur de la CRC, Me Georges Kapiamba.

Cette coalition d’ONG a, en effet, dénoncé le fait que le gouvernement a maintenu l’interdiction du meeting public projeté par le Rassemblement des forces politiques et sociales à Kinshasa, le 5 novembre, en dépit des appels pressants que les ONG et les Nations unies lui ont lancés. « Il a déployé un important dispositif des éléments de la police et de l’armée notamment autour de la résidence du président du Rassemblement des forces politiques et sociales, Étienne Tshisekedi, du siège de l’UDPS, et sur le boulevard triomphal en face du stade de martyrs choisi par l’UDPS pour son meeting », a déploré ce regroupement d’ONG.

La CRC a noté que tous les mouvements d’entrée et sortie à la résidence d’Étienne Tshisekedi étaient interdits alors que quelques membres de son parti y ont été arrêtés et des gaz lacrymogènes ont été tirés par la police pour disperser les militants qui tentaient de s’y approcher. Cette Coalition a aussi noté que plusieurs personnes ont été blessées  alors que sur le lieu du meeting des policiers et militaires y ont joué le match de football sans arrêt jusque tard dans la soirée.

Coupure et brouillage du signal de RFI et Radio Okapi

À en croire la CRC, tôt le matin du 5 novembre, le gouvernement a également fait couper le signal de RFI à Kinshasa et Lubumbashi et brouiller la Radio Okapi à Kinshasa. Alors que la veille du meeting, la police a arrêté deux militants de l’UDPS sans mandat d’amener ni de perquisition. Le propriétaire des lieux d’où ces individus ont té arrêtés a rapporté à la Coalition de 33 ONG que sa maison a été pillée, plusieurs de ses biens emportés et sa femme et ses enfants mineurs  qui avaient réclamé leurs téléphones ont été terrorisés.

La CRC a, par ailleurs, noté qu’à Lubumbashi, le maire de la ville a interdit le meeting du Rassemblement prévu pour le 12 novembre au motif que « le gouvernement de la République a, par le biais du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, a pris la décision de suspendre toutes les manifestations publiques à caractère politique, et ce sur toute l’étendue de la RDC ».

La CRC, qui condamne l’interdiction de ces meetings du Rassemblement, la coupure du signal de RFI et le brouillage de Radio Okapi, les arrestations arbitraires et la violation de domicile ainsi que l’extorsion de biens, a appelé, par son coordonnateur, le gouvernement à respecter ces droits fondamentaux garantis par la Constitution et les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC. Appelant le gouvernement à lever la mesure d’interdiction générale des manifestations et réunions publiques à travers toute l’étendue de la RDC, ce regroupement d’ONG attend également le rétablissement du signal de RFI et la cessation de brouillage de Radio Okapi, ainsi que la libération de toutes les personnes arrêtées et la restitution des biens extorqués et pillés. Au Conseil de sécurité des Nations unies, aux partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC, la CRC leur exhorte à infliger des sanctions ciblées contre les responsables gouvernementaux qui ont ordonné ou encouragé les violations des droits de l’homme précitées.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

le coordonnateur de la CRC, Me Georges Kapiamba

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