Soudan du Sud : la transition politique démarre ce jeudi à Juba

Mercredi 18 Novembre 2015 - 14:30

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Après plusieurs reports, le processus de transition politique dans le jeune Etat sud-soudanais débute ce jeudi 19 novembre, à l’issue d’une cérémonie solennelle en présence des délégués de la communauté internationale.

Cette nouvelle transition à la tête du Soudan du Sud meurtri par 20 mois de guerre civile, devra permettre la formation d’un gouvernement d’union nationale regroupant les partisans du chef rebelle Riek Machar et le camp du président Salva Kiir. D’après certaines sources, rapporte le site africatimes, le premier vice-président de la transition, Riek Machar, ne participerait pas à la cérémonie malgré les assurances qu'il avait données ainsi que les garanties accordées par les autorités de Juba.

Les deux frères ennemis, Riek Machar et Salva Kiir, sont parvenus, en août dernier à Addis-Abeba, à un consensus politique après plusieurs mois de conflit sanglant, au moins 100.000 morts et quelques millions de déplacés, grâce à l’implication de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Le camp du chef rebelle indique néanmoins que les efforts sont en vue afin de permettre à la première délégation de son parti d'arriver à Juba pour « résoudre certaines des questions politiques et de sécurité encore en suspens. »   

Par ailleurs, les autres Etats de la région sont en train  de tout mettre en œuvre pour l’aboutissement de cet évènement historique. En illustre le déplacement à Khartoum (au Soudan) de l'ancien président du Botswana, Festus Mogae Gontebanye, pour rencontrer le numéro un soudanais, Omar el-Béchir, lui demandant de s’impliquer dans la résolution de la crise qui mine son jeune voisin.

Une longue attente de la communauté internationale

Cela fait quatre ans que le Soudant du Sud a acquis son indépendance. Depuis deux ans, le pays est confronté à une guerre civile. Il y a quelques mois, s’alarment les ONG humanitaires, le conflit qui était initialement politique tend progressivement vers une division ethnique du pays. Deux communautés : les Dinka dont est issu le président Salva Kiir, affrontent désormais les Nuer fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar, poussant plusieurs milliers de civils à fuir leurs domiciles. Selon les chiffres de l’ONU, le conflit a fait plus de 50.000 victimes, mais des ONG humanitaires, sur le terrain, citées par le quotidien britannique, The Guardian,  confirment les 100.000 morts. 

D’Addis-Abeba à New York, toutes les tentatives  visant à les mettre autour d’une même table de négociations, n’ont pas donné de résultats concrets. La communauté internationale notamment l’Union africaine est régulièrement déçue par l’attitude des deux leaders au front : Riek Machar et le président Salva Kiir signent un accord de paix aujourd’hui, aussitôt le lendemain ils le violent.

Les menaces de sanctions diligentées à l’encontre de certains dirigeants militaires et politiques, ont été tout simplement ignorées par ceux-ci. Le 3 juillet dernier, le président américain Barack Obama a de nouveau appelé les leaders du pays à mettre fin au « cycle de la violence, à engager un processus de réconciliation ». « Nous avons lutté tellement longtemps pour ce pays », soulignait amèrement un diplomate Veronica Henry, cité par le site State Afrique.

Fiacre Kombo

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