Soudan du Sud : reprise des négociations entre les protagonistes de la crise

Mardi 6 Février 2018 - 11:46

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Les parties soudanaises ont repris, le 5 février à Addis-Abeba,  les pourparlers de paix, sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) pour tenter de mettre fin au conflit qui oppose depuis quatre ans les partisans de l’ex vice-président Riek Machar et ceux de l’actuel président Salva Kiir.

 

Les discussions, intitulées « Seconde phase du forum de redynamisation des pourparlers de haut-niveau », ont lieu sur fond de menaces de sanctions à l’encontre des parties en conflit et font suite à l’accord de cessez-le-feu conclu le 24 décembre 2017, entre pouvoir et rébellion. Cet accord de cessation des hostilités a été violé quelques heures après le début supposé de son entrée en vigueur et continue de l’être jusqu’à ce jour.  

À l’ouverture des négociations, l’envoyé spécial de l’Igad au Soudan du Sud, Ismael Wais, a exhorté les deux parties à s’abstenir de toute nouvelle infraction au cessez-le-feu, pour se conformer à l’accord de cessation des hostilités déjà conclu. « L’UA, l’Igad et l’ONU, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, ont publié des déclarations condamnant vivement la violation de l’Accord de cessation des hostilités et mettant en garde qu’il y aurait des conséquences pour les responsables », a-t-il rappelé. « À cet égard, la région et la communauté internationale sont prêtes à adopter des mesures punitives à l’encontre des individus et organisations identifiés comme auteurs de violations de l’accord. Ce ne sont pas des menaces en l’air », a insisté Ismael Wais.

L’envoyé spécial de l’Igad a souligné que les menaces de sanctions annoncées à l’égard du régime et du chef rebelle témoignent de l’exaspération de la communauté internationale après quatre années de guerre civile qui a fait des milliers de morts et de déplacés.

En ce qui concerne ces menaces, Washington a déjà adopté un embargo sur les armes à l’encontre du Soudan du Sud, avec effet à partir de ce mois de février. Quant à l’Union européenne, elle avait également décrété le gel d’actifs et des interdictions de voyage touchant trois dirigeants sud-soudanais.

Du côté de Pékin, l’on n’exclut pas d’engager des sanctions contre Juba et les rebelles. A ce sujet, l’ambassadeur de Chine au Soudan du Sud, He Xiangdong, a indiqué que Pékin entend notamment adopter des sanctions pour faire pression sur les parties en conflit. « Je pense qu’en matière punitive, nous avons besoin davantage de consultations avec les pays de l’Igad et de l’UA. Il est clair qu’une certaine forme de pression est nécessaire pour faire avancer le processus de paix, mais dans le même temps nous devons être prudents à l’égard des conséquences des mesures envisagées… ». Et le diplomate a ajouté : « Nous souhaitons que les problèmes africains puissent être résolus par les Africains selon des méthodes africaines, car c’est aux peuples d’Afrique de décider de leur propre avenir, y compris sur la question du Soudan du Sud ».

Rappelons que le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en raison d’un différend entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président, qui est devenu chef de la rébellion. Il en est résulté une scission de l’armée, marquée par les affrontements entre leurs ethnies respectives. Et malgré la signature d’un accord de paix en 2015, censé mettre fin au conflit, de nouveaux combats ont opposé les deux parties depuis 2016, poussant Riek Machar à fuir le pays.

 

Nestor N'Gampoula

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