Succès du dialogue : des ONG proposent des pistes de solution

Jeudi 21 Avril 2016 - 17:43

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Ces points s’articulent sur la nécessité de l’appui d’un panel des médiateurs internationaux, de la « décrispation » du contexte politique tendu, du mode désignation des participants à ces pourparlers politiques et de leur contenu.

Dans une lettre du 20 avril adressée au facilitateur désigné par l’Union africaine pour conduire le dialogue en RDC, Édem Kodjo, des ONG impliquées dans la défense et la protection des droits de l’homme et dans le suivi du processus électoral ont donné des pistes de solution pour la réussite de ces pourparlers.

À en croire ces organisations de la société civile, pour plus d’efficacité, de cohérence et de synergie entre différents acteurs nationaux et internationaux en vue de garantir le succès du dialogue, le facilitateur Édem Kodjo devra être appuyé et aidé par un panel de cofaciltateurs et/ou médiateurs internationaux étant notamment issus de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Organisation internationale de la Francophonie et des États-Unis d’Amérique.

Aussi ces structures plaident-elles pour la décrispation du contexte politique qu’elles jugent tendu. «Le contexte politique actuel en RDC, comme le confirme la résolution 2277 (2016) du 30 mars 2016, est notamment caractérisé par le rétrécissement de l’espace politique dans le pays, qui se traduit par les arrestations et détention des membres de l'opposition politique et de représentants de la société civile et par les restrictions imposées à des libertés fondamentales comme la liberté d'expression et d'opinion », ont-elles souligné. Cela étant, pour décrisper la situation politique, tout en reconnaissant l’indépendance du pouvoir judiciaire, ces ONG ont conseillé notamment l’accélération du traitement des dossiers des détenus et/ou prisonniers politiques ou d’opinion en vue de leur libération avant la tenue effective du dialogue politique. «Ceci constituerait un indicateur certain du rétablissement du climat de confiance dans le processus politique en cours. Il en est aussi de la réouverture des médias proches de l’opposition fermés », ont noté ces organisations.

Mode de désignation des participants au forum

Les organisations de la société civile (OSC) rédactrices de cette analyse ont, en outre, tenu à rappeler que le succès de la tenue du dialogue politique dépend non seulement de la qualité des participants audit forum mais encore de leur mode de désignation. De ce fait, tout en ne proposant pas une « recette » sur la question, ces structures ont néanmoins encouragé le « facilitateur » Édem Kodjo à tenir compte des forces politiques et sociales constituant des dynamiques réelles et effectives au niveau national et provincial du pays.

Pour le contenu du dialogue politique en lui-même, ces ONG ont noté que la résolution 2277 (2016) du Conseil de sécurité de l’ONU du 30 mars avait rappelé la nécessité d’un dialogue politique ouvert et pacifique, associant toutes les parties prenantes au déroulement des scrutins dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, afin de préparer le terrain en vue de la tenue dans le pays d’élections pacifiques, crédibles, ouvertes à tous, transparentes et qui respectent les délais prévus par la Constitution. « En ce sens, les OSC rédactrices de la présente analyse, tout en souscrivant au prescrit de cette résolution, proposent que le contenu du dialogue ne puisse être consacré qu’à ce qui peut baliser la route à la tenue des élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels en RDC », ont-elles appuyé.

Ces OSC se sont dites convaincues que la mission du facilitateur nommé par la présidente de la Commission de l’Union africaine s’inscrivait dans la continuité de la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba, et respecte l’esprit de la résolution 2277 (2016) du 30 mars 2016 du Conseil de sécurité prorogeant le mandat de la Monusco, avec des impératifs liés au dialogue politique qui permettrait de créer les conditions nécessaires à un processus électoral libre, juste, crédible, ouvert, transparent et pacifique.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Édem Kodjo Ccrédits photo Gaëtan-Noussouglo

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