Tchad : des frappes françaises contre une colonne armée venue de Libye

Lundi 4 Février 2019 - 17:51

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La force militaire française au Sahel, Barkhane, est venue en appui de l'armée tchadienne, le 3 février, dans le nord du pays, pour arrêter quarante pick-up d’un groupe armé en provenance de la Libye voisine, a-t-on appris.

L’intervention des Mirage 2000 a « permis d’entraver cette progression hostile et de disperser la colonne » qui « s’infiltrait profondément en territoire tchadien », a indiqué un communiqué du ministère des Armées français. La « colonne de mercenaires et terroristes » a été « neutralisée et mise hors d’état de nuire par nos forces aériennes appuyées par les forces Barkhane » a, quant à lui, assuré le colonel Azem Bermendoa Agouna, porte-parole de l’armée tchadienne dans un communiqué. Il s’est félicité de ce que « les frontières tchadiennes sont sous contrôle et totalement sécurisées ».

Les frappes menées par la force française au nord du Tchad ont été confirmées par le porte-parole de l’Union des forces de la résistance (UFR), Youssouf Hamid, ajoutant que la colonne visée était celle de ce groupe armé. Mais il a dit qu'elle n’a pas été neutralisée. « On progresse toujours, on est prêt à affronter tout ce qui est devant nous, tout ce qui va se placer devant nous. On n’a pas peur des frappes aériennes françaises », a affirmé Youssouf Hamid, sans préciser si l’objectif de cette colonne était d’atteindre la capitale N’Djamena, comme l’UFR l’avait fait en 2008.

Le responsable de l’UFR a, en outre, déploré le « tournant dangereux » pris par la France en intervenant militairement dans les « affaires internes » de son pays. « Le peuple tchadien répondra aux frappes aériennes françaises, cela peut passer par manifester une hostilité à l’encontre des Français », a-t-il poursuivi, estimant que « Paris est devenue une force hostile au peuple tchadien ».

Partis de la base aérienne de N’Djamena, les avions de combat de la force militaire française au Sahel, Barkhane, ont d’abord effectué un « show of force » au-dessus de la colonne qui a continué d’avancer malgré cet avertissement, a expliqué le porte-parole de l’état-major français, le colonel Patrick Steiger. Une seconde patrouille de Mirage 2000 a ensuite procédé à deux frappes. « La colonne avait été repérée depuis au moins quarante-huit heures. L’armée de l’air tchadienne avait déjà procédé à des frappes pour les stopper », avant de solliciter l’intervention française, a détaillé le colonel, ajoutant que les frappes françaises ont eu lieu entre le Tibesti et l’Ennedi contre la colonne qui était jusqu’à 400 km à l’intérieur du Tchad.

Notons que l’UFR est dirigée comme en 2008 par Timane Erdimi, neveu du chef de l’Etat et membre comme lui de l’ethnie des Zaghawa, originaire du nord-est. Cette année-là, une colonne armée de ce groupe venue de l’est avait atteint le cœur de N’Djamena et failli renverser le pouvoir du président Idriss Déby Itno. La France avait alors apporté une aide décisive aux forces tchadiennes, notamment en tenant l’aéroport et en permettant leur ravitaillement en munitions.

 

Nestor N'Gampoula

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