Technologies : des chiffres traduisent la crainte des entreprises en Afrique

Jeudi 30 Janvier 2020 - 18:12

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Si le World Economic Forum pense toujours que l’avenir du continent africain repose sur l’innovation technologique, son enthousiasme est loin d’être partagé par les acteurs de terrain. La majorité des entreprises interrogées présente la problématique de l’accès à l’électricité de qualité comme un obstacle majeur dans la conduite de leurs activités.    

Le secteur de l’innovation en Afrique continue de se heurter au sempiternel de déficit du courant électrique. Actuellement, le continent africain compte environ six cents millions de personnes vivant sans un accès à une électricité de qualité. La situation est pire dans les zones rurales, avec plus de 80 % de personnes sans un accès a cette précieuse ressource. Si certains innovateurs technologiques et autres entrepreneurs africains peuvent compter sur la disponibilité du courant électrique, ce dernier enregistre bien souvent des coupures intempestives. En plus du déficit électrique, ces entreprises africaines doivent composer avec un environnement des affaires très difficile. Il est presque impossible de mobiliser un financement adéquat pour monter un projet.  

Les résultats d’une autre étude réalisée au Nigéria par le Center for Global Development révèlent une Afrique inquiète. 57 % des entreprises technologiques dans l’échantillon de recherche confirment l’accès à l’électricité comme un obstacle majeur dans la conduite de leurs activités. Par ailleurs, l’étude indique que la majorité des entreprises interrogées a enregistré une perte financière allant au-delà de 20 % de leur revenu due aux perturbations dans l’alimentation en énergie électrique. Il ressort aussi que plus de 90 % des entreprises ont consenti à investir dans l’acquisition ou le partage d’un générateur. Cette pratique particulièrement coûteuse ne permet pas de compenser les pertes aux coupures d’électricité.

Pourtant, le destin de l’Afrique se joue plus dans le secteur de l’innovation technologique que les mines ou l’industrialisation. En tout cas, estiment les experts, les nouvelles technologies de l’information et de la communication vont apporter des réponses plus rapidement aux problèmes récurrents des secteurs-clés comme l’agriculture, la santé, l’éducation et les transports.    

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non