Tendance : l’envers du tatouage vu par des spécialistes congolais

Jeudi 9 Mai 2019 - 20:59

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L'insertion de substances colorées sous la peau est un phénomène qui prend de l’ampleur dans les grandes villes du Congo. La couche juvénile est plus exposée à ce style, sans pourtant être consciente des conséquences qu'il peut engendrer sur la peau.

Le phénomène des tatouages, fruit de la mondialisation, a des conséquences fâcheuses sur la peau de l’homme, révèle le Dr Yvon Mabiala, cancérologue au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville. Ce qui est encore plus dangereux, a-t-il dit, ce sont des objets tranchants non stérilisés utilisés par plusieurs personnes à l'instar des aiguilles et des seringues. Des objets qui mettent en contact les éléments extérieurs avec le sang de celui qui va bénéficier du tatouage.

Le danger est le risque de contamination de certaines maladies virales, notamment l'hépatite virale et le VIH-sida, des pathologies qui sont difficiles à maîtriser, a-t-il expliqué. Le spécialiste du cancer souligne que certaines substances utilisées pour le tatouage ont des éléments cancérigènes même si ces substances sont composées d'éléments naturels. « Plus la surface corporelle est étendue pour mettre le tatouage, plus le risque de passage de la substance de la peau vers le sang est élevé », a-t-il renchéri.

Jusqu’ à présent aucun cas de maladie liée directement au tatouage n'a été détecté, a précisé le cancérologue, préconisant qu’une étude minutieuse mérite d’être menée au Congo pour avoir les données exactes des personnes qui ont eu le cancer de la peau à cause de tatouage.

Dermatologue à Brazzaville, le Dr Jean Coms estime que le tatouage peut avoir des conséquences à long terme, peu importe la qualité des substances ou des machines utilisées. « Dans la mesure où une fois que l'objet utilisé pour le tatouage est en contact avec le derme qui est la deuxième couche de la peau, il y a déjà infection », a-t-il soutenu, en s’appuyant sur un exemple des épilations faîtes au niveau des sourcils par les femmes. « Trois ou quatre jour après cette opération, le visage de la femme change parce qu'il n'y a pas une bonne circulation du sang. En gros, le risque est toujours présent », a confié le médecin.

Certaines personnes interrogées sur l’usage des tatouages ont fait savoir que cela dépend de la conception que l’on a de la chose. Le tatouage n’est pas un effet de mode pour ces dernières. Car il permet aussi à identifier rapidement la personne en cas de situation.

La pratique du tatouage étant très en vogue actuellement à Brazzaville, des tenanciers de salons de coiffure de fortune se font des poches. Interrogés, certains d'entre eux ont affirmé qu'ils préfèrent tatouer que de tendre les cheveux des hommes. La coiffure coûte 500 FCFA tandis que les services du tatouage varient entre 5000 et 15000 FCFA.                                                

Maurel Mabelé

Légendes et crédits photo : 

Un tatouage

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