Terrorisme en Afrique : l’ONU rappelle la menace croissante

Mardi 8 Octobre 2019 - 13:00

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Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a prévenu, le 7 octobre, devant le Conseil de sécurité, que la violence sur le continent présente de graves implications pour la paix et la sécurité dans le monde.

« Le terrorisme est une menace croissante pour l’ensemble du continent africain et présente de graves implications pour la paix et la sécurité dans le monde. Au Sahel, des groupes terroristes attaquent régulièrement les forces de sécurité locales et internationales, y compris nos Casques bleus de la Minusma », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, lors d’une réunion du Conseil consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique.

Dimanche, l’opération onusienne au Mali a encore subi deux attaques. Un Casque bleu tchadien a été tué et un autre soldat de la paix togolais grièvement blessé.

Le secrétaire général a souligné que la violence se propage vers les États côtiers du golfe de Guinée. « Au Nigeria, Boko Haram et ses factions dissidentes terrorisent les communautés locales et attaquent les forces de sécurité, malgré les efforts de la Force multinationale mixte », a-t-il dit.

« Nous voyons des réseaux terroristes se propager dans toute la Libye et l’Afrique du Nord, s’étendre à travers le Sahel jusqu’à la région du lac Tchad et apparaître en République démocratique du Congo et au Mozambique. C’est une bataille que nous ne sommes pas en train de gagner », a prévenu Antonio Guterres, insistant sur le fait que le terrorisme n’est pas seulement une question régionale, mais représente un « danger évident et immédiat pour la paix et la sécurité dans le monde ».

Intensification des répercussions du conflit en Libye 

Le chef de l’ONU s’est félicité de la tenue du sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest, le mois dernier à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, et de l’engagement renouvelé des États membres de l’organisation régionale ouest-africaine à participer financièrement et militairement à la lutte contre le terrorisme.

« Nous devons prendre conscience que les répercussions de la crise en Libye s’intensifient et se propagent dans toute la région, avec des armes et des combattants qui traversent sans cesse les frontières », a dit le patron de l’ONU.

En Libye, le représentant spécial du secrétaire général, Ghassan Salamé, s’emploie, avec les partenaires nationaux, régionaux et internationaux, à prévenir une nouvelle escalade de la violence et à encourager un retour au processus politique. A cet égard, le chef de l’ONU s’est félicité de la perspective d’un renforcement de la coopération avec l’Union africaine sur la Libye.

Devant le Conseil de sécurité, présidé ce mois-ci par l’Afrique du Sud, Antonio Guterres a souligné que la paix au Mali est également essentielle à la paix dans le Sahel. « Malgré les terribles attentats perpétrés la semaine dernière dans la région de Mopti, j’espère que le projet d’un dialogue politique inclusif facilitera la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 », a-t-il souhaité, avant de souligner que « la Minusma joue un rôle crucial dans l’appui à la mise en œuvre de cet accord et a besoin d’un soutien constant et sans faille ».

Devant les membres du Conseil, le secrétaire général de l’ONU a affirmé que les opérations militaires africaines, dont la Force conjointe du G5 Sahel et la Force multinationale mixte luttant contre Boko Haram et d’autres, méritent d'être soutenues.

Il a salué la décision du Conseil de sécurité de lever les restrictions géographiques imposées au ravitaillement apporté par la Minusma à la Force conjointe du G5 Sahel. « Mais cela ne suffit pas », a estimé le secrétaire général qui a, à nouveau, exhorté le Conseil à donner aux opérations africaines d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme « des mandats clairs, portés par un financement prévisible et durable grâce à des contributions obligatoires ».

Le chef de l’ONU a également insisté sur le fait que la lutte contre le terrorisme ne pouvait se limiter à une approche sécuritaire. « Le développement durable et inclusif est un but en soi. C’est aussi le moyen le plus efficace de traiter les causes profondes des conflits, de l’extrémisme et du terrorisme », a-t-il rappelé.

Josiane Mambou Loukoula

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