Terrorisme : la communauté musulmane Ahmadiyya de la RDC recommande de combattre le mal à la racine

Dimanche 29 Novembre 2015 - 13:15

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Dénonçant les récentes attaques terroristes en France et dans d’autres parties du monde, cette communauté de l’Islam a noté que l’avenir de l’humanité et des générations à venir dépendra également de la réaction à ces attaques des extrémistes enregistrées dans le monde.

Soutenant la réflexion d’un conférencier britannique et écrivain sur l’Islam et les droits de l’homme en Grande Bretagne et président national de l’Association des étudiants musulmans de l’Ahmadiyya au Royaume Uni, Umar Nasser, la communauté musulmane Ahmadiyya en RDC a non seulement condamné mais, a également et toujours mis en avant, des arguments bien fondés et solides, selon elle, pour lutter contre le terrorisme qui menace le monde d’aujourd’hui. « L’islam est une religion de paix et n’est rien d’autre que la paix ; elle n’accepte aucune forme de terrorisme, qu’elle qu’en soit la raison », a noté cette communauté, dénonçant cette opinion qui veut coller l’image du terrorisme à l’Islam.

A la suite de cette pensée, la communauté musulmane Ahmadiyya en RDC a noté que « si les bombes peuvent détruire des extrémistes, elles ne détruiront pas l’extrémisme ». C’est dans cette optique qu’elle a conseillé d’attaquer ce mal, l’extrémisme, dans ses racines. Pour cette communauté, l’appel à la vengeance lancé après les attaques terroristes ne peut rester sans réponse et, l’Etat islamique (EI) devra être vaincu mais, « il serait absurde de détruire l’EI aujourd’hui si cela produirait un autre EI dans cinq ans ».

Détruire les racines du mal

Pour la Communauté musulmane Ahmadiyya en RDC, si l’on veut vraiment vivre dans un monde sans terrorisme, l’on ne peut pas continuer à traiter cette situation comme un phénomène auto-existant, divorcé d’un paysage géopolitique mondial qui est en grande partie façonné par nos propres actions. « Notre objectif ne doit pas être la seule défaite de l’EI. Le but doit être l’établissement d’une paix durable », a souligné cette communauté de l’Islam.

A en croire cette réflexion, si les attaques ont été perpétrées par l’EI, il ne faut pas oublier que l’EI est l’enfant de la philosophie extrémiste et l’aide étrangère. « Si nous voulons arrêter les attaques comme celles que nous venons de subir, nous devons nous réveiller et analyser les causes profondes de l’extrémisme. Nous devons nous abstenir de commettre des injustices tout en retenant la main des autres », a soutenu cette communauté.

L’EI ne mérite pas son nom

Selon la communauté musulmane Ahmadiyya en RDC, le Coran que les extrémistes tels que ceux de l’EI brandissent dans leurs vidéos, désavoue leur mainmise, avertissant ses lecteurs que « le meurtre d’un innocent équivaut à l’assassinat de l’ensemble de l’humanité » (chapitre 5, verset 33).

Pour cette communauté, en effet, l’extrémisme islamique n’est pas le résultat de l’enseignement du prophète Muhammad, l’extrémisme bouddhiste ne vient pas de Bouddha ni l’extrémisme chrétien, du Christ et l’extrémisme athée ne vient  pas non plus de la philosophie laïque. « Indépendamment de l’idéologie dont il revendique l’inspiration, l’extrémisme représente une volonté de quelques-uns de fouler aux pieds les droits de la majorité », a-t-elle insisté, soulignant que l’influence de cette chose odieuse, pour la plupart de gens, ne pouvait grandir qu’avec l’aide extérieure.

Pour la communauté musulmane Ahmadiyya, en effet, ce n’est pas par hasard  que l’EI a des bastions en Irak et en Lybie, deux nations laissées paralysées par des interventions occidentales largement condamnées par l’opinion mondiale. Citant l’esprit de l’élite sociale, la réflexion a noté que les gains financiers et géopolitiques de des invasions l’emportent sur un quelconque égard pour la vie des peuples autochtones. Avec des millions de morts et de personnes traumatisées, est-il soutenu, le vide qui en résulte au niveau du pouvoir a imposé une deuxième injustice sur les autochtones, car leurs nations sont devenues une cible facile pour les ambitions territoriales de l’EI. Aussi, est-il dit, grâce à un soutien physique, les armes, le financement et la formation ont, pendant des années, coulé à flots vers ces fameux « rebelles modérés » aux visages anonymes dans une tentative de renverser Assad alors que ces alliés apparemment pacifistes n’étaient pas des drones que l’on pouvait rappeler à la simple pression d’un bouton. « Les armes et la formation qu'on leur fournies sont devenues les instruments mêmes de la terreur à laquelle on s’oppose maintenant », a regretté cette réflexion.

S’appuyant sur ce cas de l’EI, la communauté musulmane Ahmaddiya note, par ailleurs, que quelles que soient ses origines, il est désormais un fait que l’EI existe et qu’il doit être arrêté. Mais, sa défaite, a-t-elle souligné, doit être préparée avec sagesse et clairvoyance, dans le cadre d’un engagement plus large à la paix dans la région.

Lucien Dianzenza

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