Terrorisme : les menaces djihadistes contre l’Italie et le pape prises au sérieux

Mardi 30 Septembre 2014 - 21:30

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Des musulmans radicaux partant d’Europe pour le djihad en Syrie, en Irak ou en Somalie ; ils constituent un danger à leur retour chez eux.

Cela devient presqu’une tendance : de plus en plus de jeunes musulmans d’Europe se radicalisent et vont faire le coup de feu sur les théâtres de guerres en Syrie ou en Irak. Il a même été retrouvé des Suédois d’origine somalienne revenus sur la terre de leurs parents pour s’engager aux côtés des Shebabs et mener la guerre contre l’occident, le christianisme et tout ce qu’ils considèrent comme des valeurs contraires à l’islam. 

En France des islamistes du genre Mohamed Merah se sont caractérisés par un comportement de violences après être revenus de terres de guerres au nom de l’islam. En Belgique, en Hollande, en Allemagne les services secrets sont sur les dents. Des convertis ou des immigrés de la deuxième génération sont devenus des proies faciles pour les agents recruteurs du djihad. Il semble même que «l’égorgeur » des deux  journalistes américains James Foley et Steven Sotloff en Syrie, serait un Londonien de l’immigration, parti faire le djihad après une carrière de rappeur dans la banlieue de la capitale britannique.

À Rome, toutes ces informations sont prises au sérieux. D’autant plus que « 48 djihadistes seraient déjà passés par l’Italie » si l’on en croit les informations diffusées lundi par le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano. L’Union européenne avance pour sa part le chiffre de 3000 jeunes Européens de religion musulmane qui auraient quitté leurs pays pour combattre dans les rangs des différents groupes djihadistes qui écument l’Irak, la Syrie et même les nébuleuses extrémistes dans le Sahel. 

Pour l’heure, l’Italie n’en est qu’à maintenir une « vigilance active », mais le danger est bien réel. « Les 48 extrémistes ne sont liés à notre pays qu’en terme de transit ou de différents passages par chez nous. La situation est sous contrôle », indique le ministre. Mais le pays est exposé. Déjà au début de l’été, la reprise des vagues de migrants débarquant sur les côtes siciliennes à Lampedusa, avaient fait craindre des infiltrations. Parmi les pays de provenance de ces milliers de clandestins ou requérants d’asile, beaucoup proviennent de pays où l’on note aujourd’hui une grande effervescence. La Libye, par exemple, est devenue un territoire de tous les dangers depuis la mort de Mouammar Kadhafi.

Le danger en Italie est double : le pays est exposé du fait de ses flux, migratoires ou touristiques, mais aussi de la présence du pape à Rome, une cible pour les exaltés de toutes sortes. La sécurité a été renforcée autour de la Place Saint-Pierre de Rome à la suite de menaces révélées par un diplomate. Dans une interview, l'ambassadeur d'Irak au Saint-Siège, Habib Al Sadr, déclarait : « Ce que (le groupe islamiste) l'État islamique autoproclamé a déclaré est clair. Ils veulent tuer le pape. Les menaces contre le pape sont crédibles ».

Une unité des services antiterroristes italiens affirme que l’une des voix menaçantes interceptées dans un enregistrement renvoie à un homme passé en Italie, il y a huit mois. Le Vatican a démenti les menaces contre le pape, mais l’éventualité qu’un « fou de Dieu » voulant se donner de la gloire par un coup d’éclat contre une aussi haute personnalité religieuse que le chef des catholiques ne relève pas – plus – de la seule paranoïa des sécurocrates.

Lucien Mpama