Transaction : la fraude à l’exportation coûte très cher à l’Afrique, selon la Cnuced

Samedi 30 Juillet 2016 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Intitulé « Trade Misinvoicing Primary Commodities in Development », un rapport de la Cnuced a évalué à des dizaines de milliards de dollars des pertes de l’Afrique dans ses exportations. Parmi les produits passés aux cribles, il y a le cacao ivoirien, les hydrocarbures nigérians.

En dehors de la contrebande, l’évasion fiscale, la limitation des taxes douanières, le contournement des lenteurs administratives…, d’autres raisons, parfois mal connues, qui font perdre de l’argent à l’Afrique.

Le rapport braque ses projecteurs sur 4 pays en particulier, dont les recettes d’exportation dépendent dans une proportion importante de ces spéculations, notamment: le Nigeria; la Côte d’Ivoire; la Zambie et l’Afrique du Sud. Ainsi, entre 1996 et 2014, l’étude estime à 69,8 milliards de dollars,  le montant de la sous-facturation des exportations de pétrole du Nigeria vers les Etats-Unis, soit 24,9%  du total des envois de brut vers le pays de l’oncle Sam.

Or, les budgets d’éducation et de santé de certains pays reposent, dans leur intégralité, sur leurs exportations. En Afrique du Sud, il en a été de même pour 67% des exportations totales d’or vers l’Inde, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, entre 2000 et 2014, soit 78,2 milliards de dollars.  Plus de la moitié des exportations de cuivre de la Zambie, entre 1995 et 2014, soit 28,9 milliards de dollars,  se sont évaporés dans les comptes du commerce extérieur de la Suisse, soutient l’étude.

En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, entre 1990 et 2014, 31,3% des exportations déclarées de cacao vers les Pays-Bas n’apparaissent pas dans les transactions néerlandaises, sous 5 milliards de dollars disparus.

Une situation qui peut amener les pays africains exportateurs de matières à perdre jusqu’à 2/3 des recettes et des taxes du fait de fausses factures.  Le secrétaire général de la Cnuced, Mukhisa Kituyi, a déclaré que « ce travail de recherche fournit de nouveaux détails sur la magnitude du problème, rendu encore pire par le fait que les budgets d’éducation et de santé de certains pays reposent intégralement sur leurs exportations de matières premières ».

Noël Ndong

Notification: 

Non