Traque contre la LRA : l’un des chefs rebelles du mouvement se serait rendu en Centrafrique

Mercredi 7 Janvier 2015 - 10:17

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Dominic Ongwen l’un des cinq chefs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) recherché par la CPI s’est rendu aux forces américaines en poste en République centrafricaine, a annoncé le 6 janvier, le Département d’Etat américain. L’identité de l’homme se présentant comme ce chef rebelle est en cours de vérification.

La porte-parole du Département d’Etat, Jen Psaki a indiqué le même jour que « des efforts étaient en cours pour établir de façon positive et complète l’identité de l’homme qui s’est présenté aux forces américaines au nom de Dominic ». Elle a ajouté que si cette défection se confirme, « elle constituerait un coup historique contre la structure de commandement de la LRA ».

En mars de l’année dernière, le président Barack Obama avait envoyé environ 150 soldats supplémentaires en Ouganda et, au moins, quatre avions militaires CV-22 pour traquer les chefs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), dont Joseph Kony leur leader ainsi que leurs hommes. Ces conseillers militaires américains sont présents en RCA pour aider à pourchasser les chefs de la LRA. Le chef de l’exécutif américain avait déjà envoyé une centaine de forces spéciales dans la région en 2011. Jusqu’à présent, ces soldats aidaient les 5.000 membres de la force conjointe de l’Union africaine (UA), chargée de pourchasser les rebelles de la LRA.

Depuis quelque temps, Washington a mis à prix la tête de Joseph Kony et d’autres chefs de son mouvement. Pour ce qui concerne Dominic Ongwen, les Etats-Unis ont notamment annoncé qu’ils offriront une récompense de 5 millions de dollars pour toute information permettant sa capture. Tout comme d’autres chefs de la LRA, il est recherché par la Cour pénale internationale qui l’accuse de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La recherche se concentre sur la jungle aux frontières de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique du Congo  (RDC) et du Soudan du Sud.

D’après le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, Joseph Kony se déplace régulièrement dans la région boisée frontalière au Soudan du Sud et à la RCA. « Joseph Kony peut être dans Kafia Kingi aujourd’hui, demain il sera dans d’autres parties de l’Afrique centrale, ou ailleurs. Il a peut-être été aperçu, mais cela ne veut pas dire qu’il y est en permanence. Il se sait surveillé », avait-il souligné au sujet du leader de la LRA, ajoutant que ce chef rebelle est traqué « chaque jour ».

La LRA est accusée d’avoir tué et kidnappé des dizaines de milliers de personnes à travers 4 pays africains (Ouganda, Centrafrique, République démocratique du Congo, Soudan du Sud) sur les trente dernières années. Joseph Kony avait d’abord mené une guérilla brutale contre le gouvernement ougandais pendant près de deux décennies avant de s’enfuir en 2005 avec ses combattants dans les jungles de l’Afrique centrale. Le groupe avait ensuite combattu le gouvernement congolais pendant deux décennies et changea de stratégie en opérant dans la brousse et en attaquant des villages isolés.

L’ONU estime à plus de 100.000 le nombre de personnes qui ont déjà été tuées et 60 000 enfants enlevés par la rébellion de Joseph Kony depuis 1987 en Afrique centrale.

 

 

Nestor N'Gampoula