Tremblement de terre en Italie : plainte contre Charlie Hebdo

Mardi 13 Septembre 2016 - 17:20

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Une des communes touchées par le récent tremblement de terre en Italie estime que l’humour du journal satirique français est un outrage macabre. Procès.

Les caricatures de Charlie Hebdo sur le tremblement de terre au centre de l’Italie le 24 août dernier, n’ont pas beaucoup fait rire dans la péninsule. Si certains ont admis que le style bien typé du journal satirique pouvait bien puiser dans tous les contextes au nom de la liberté de la presse, beaucoup ont rappelé que la liberté avait aussi ses limites. Pour le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, résumant quelque peu l’avis d’une partie de l’opinion, « quand Charlie a été attaqué (en janvier 2015, 12 morts) nous avons pleuré ensemble leurs morts, mais les morts de notre tremblement de terre sont pour eux sujet de dérision ».

Le maire de la ville d’Amatrice, la localité la plus touchée par le tremblement de terre, Sergio Pirozzi, a décidé de porter plainte contre le journal français pour diffamation. Son avocat a expliqué qu’il s’agissait « d'un outrage macabre, insensé et inconcevable aux victimes d'une catastrophe naturelle ». Au nom de sa municipalité, Amatrice indignée se porte donc plaignante et attend que la justice se prononce, « en Italie ou en France ».

Pour sa défense, la rédaction de Charlie Hebdo, qui dénonce un « tintamarre disproportionné », indique qu’elle n’entend rien changer à sa ligne de conduite, à son humour. « Pour nous c'est un dessin d'humour noir comme on en a fait avant, ça n'a rien d'extraordinaire », a affirmé Riss,  le directeur de la publication. «La mort c'est toujours tabou, il faut aussi parfois la transgresser », a-t-il soutenu sur les antennes d’une radio depuis Paris.

A rappeler que le puissant séisme au centre de l’Italie a fait un total de 296 morts et près de 3000 sans-abris. Charlie Hebdo avait alors publié un dessin, « Séisme à l’italienne »,  montrant des victimes ensanglantées sous la forme de macaronis avec les mentions « penne sauce tomate » et « penne gratinées ». Le journal avait fait suivre cette caricature d’une autre indiquant que ce n’était pas Charlie qui avait construit les maisons si rapidement écroulées mais la mafia italienne.

Lucien Mpama

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