Unikin : les revendications estudiantines virent à la révolte

Lundi 6 Janvier 2020 - 17:48

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Les étudiants de l’Université de Kinshasa ont manifesté le lundi 6 janvier  contre les disparités dans la fixation de frais académiques jusqu’à donner du fil à retordre à la police qui a eu du mal à contenir la fougue estudiantine.

La situation était très tendue le lundi 6 janvier au Campus de Kinshasa à la suite de la fronde estudiantine contre la récente augmentation des frais académiques décidée par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) en totale inadéquation avec ceux fixés par l’administration universitaire. La nouvelle grille les astreint à payer 490500 FC pour les classes de recrutement (G1 et préparatoire) et 485500 FC pour les classes montantes (G2 à L2). Des montants qu’ils jugent excessifs au regard de la situation sociale de nombreux étudiants issus des familles modestes. Face à l’obstination du ministre de l’ESU à ne pas revoir sa copie, les étudiants de l'Unikin se sont finalement résolus d’utiliser la méthode forte pour tenter de le ramener à la raison.

D’où la manifestation du lundi qui a fini par dégénérer, frisant l’émeute à la suite de l’incursion des forces de police. Déjà, la veille, la tension était perceptible sur le site universitaire. Les différentes entrées conduisant au site universitaire ont été bloquées empêchant tout trafic. La situation s’est corsée davantage le 6 janvier, dans la matinée, avec à la clé, des scènes d’affrontements entre les policiers et les étudiants. Ces derniers qui tenaient à manifester en dehors du site universitaire en ont été dissuadés par des forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à user des gaz lacrymogènes pour tempérer la fugue estudiantine. « Les étudiants veulent aller au rond-point. Nous disons qu’ils ont le droit de manifester, mais à l’intérieur du campus universitaire », a indiqué le patron de la police/ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo dont les éléments ont été déployés en grand nombre sur le site universitaire.

La présence des policiers était remarquée à l’entrée des Homes et des facultés mais aussi dans certains points névralgiques du campus. Cela n’a pas empêché les manifestants d’exprimer leur colère parfois avec une brutalité qui aura laissé pantois le commun des Kinois. Les actes de vandalisme posés sur le site étaient simplement ahurissants. Pneus brûlés, destruction méchante de quelques véhicules, pillage de certains biens (ordinateurs, matériels de sonorisation, rideaux, etc). Le siège de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) ainsi que la salle de promotion n’ont pas non plus échappé à la furie estudiantine qui a tout saccagé à son passage. Les manifestants qui veulent que le gouvernement revoie les frais académiques à la baisse en se référant à l’année académique 2018-2019 où ils ont payé 253 000 FC de G1 en L2, entendent aller jusqu’au bout de leurs revendications et obtenir gain de cause. «  Nous allons arrêter nos manifestations jusqu’à ce que le gouvernement  baisse les frais académiques », foi d’un manifestant. Au nombre des dégâts matériels importants enregistrés, plusieurs étudiants considérés comme des fauteurs de trouble ont été arrêtés dans la foulée. Aucune victime n’a été signalée si ce n’est des blessés tant dans les rangs des policiers que des manifestants.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une scène de violence à l'intérieur du campus

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