Vatican : la dignité par le travail, gage de paix

Mardi 3 Mai 2016 - 16:20

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Une conférence de quatre jours rassemble chrétiens et musulmans au Vatican pour parler du travail et du développement durable.

Organisée conjointement par le Conseil pontifical justice et paix et par l’Organisation internationale du Travail (OIT), une conférence internationale s’est ouverte lundi matin à Rome sur le thème : « Développement durable et Futur du Travail dans le contexte du Jubilé de la Miséricorde ». Le but de la rencontre de quatre jours est d’approfondir la compréhension de la Doctrine sociale de l’Eglise, son enseignement sur les questions sociales. Dans le contexte de la célébration mondiale de la Fête du 1er mai, « fête des travailleurs », l’Eglise catholique a voulu rappeler l’insistance que le pape met sur la notion de dignité par le travail.

Les intervenants sont aussi bien des catholiques que des musulmans et des spécialistes d’autres confessions, ou des experts de la société civile en matière de droit du travail. Tous partagent l’idée que les religions ne doivent pas se tenir loin de l’homme et de la femme au travail ; qu’elles ont au moins un rôle d’aiguillon à exercer pour que la production des biens servent avant tout l’homme, le nourrissent, le conduisent à son épanouissement, et que ses gains ne soient pas confisqués par une minorité ni une idéologie.

Le cardinal ghanéen Peter Kodwo Apiah Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, a rappelé que la notion de la juste rétribution était aussi une partie du message évangélique. L’Eglise catholique estime que le salaire du travailleur ne peut être laissé à l’arbitraire du seul mécanisme des marchés, ni évalué à la seule lumière du gain et du profit. Différents papes se sont appesantis sur la centralité de l’homme, producteur mais aussi bénéficiaire des biens ; partenaire et non adversaire du pourvoyeur de travail. Hommes et femmes au travail sont avant tout des humains, pas des courbes statistiques, a-t-il souligné, reprenant une idée maintes fois soutenue par le pape François.

Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, avec l’adoption par les Nations unies à l’entrée du 21è siècle des Objectifs du millénaire pour le développement, « il s’agit de promouvoir un développement durable, qui tienne sur les trois piliers essentiels que sont : le développement économique ; l’inclusion sociale et la protection de l’environnement, ainsi que le rappelle le Pape François dans l’Encyclique Laudato Si. Qu’un des trois piliers vienne à manquer et c’est l’injustice qui s’insinue dans la société, avec son cortège de frustrations qui sont à la base des guerres et des conflits dans le monde», a dit le haut-prélat ghanéen.

Lucien Mpama

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