Vie des partis : Rufin Nsangou : « Le Parti socialiste français est mal placé pour apprécier un scrutin présidentiel au Congo »

Lundi 11 Avril 2016 - 16:45

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Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, le porte-parole de la fédération du Parti congolais du travail ( PCT) France-Europe chargé de la formation politique, Rufin Nsangou a salué l’élection à la magistrature suprême du président Denis Sassou N’Guesso, dès le premier tour. Il a également condamné l’ingérence du Parti socialiste français dans les affaires intérieures du Congo.

Les Dépêches de Brazzaville  (LDB) : Comment le PCT- France s’était-il organisé pour préparer l’avènement de la nouvelle République ?

Rufin Nsangou (RN) : Au niveau de France, le PCT avait choisi le président Denis Sassou N’Guesso comme candidat à l’élection présidentielle du 20 mars. Aujourd’hui, le peuple congolais lui a refait confiance. C’est une grande joie pour le PCT-France qui vient de lui adresser un message de félicitations pour saluer ce grand événement. Depuis l’annonce du changement de Constitution et la tenue du référendum constitutionnel, le PCT-France avait organisé plusieurs rencontres au cours desquelles il expliquait à ses membres le bien-fondé de faire évoluer les institutions au Congo.

LDB : Depuis l’annonce du changement de Constitution en passant par le référendum constitutionnel et l’élection présidentielle, le pouvoir de Brazzaville est l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux et l’Internet. Comment le PCT-France organisait-il le contrepoids ?   

R.N : Nous savons que sur les réseaux sociaux et l’Internet, il y a beaucoup d’intox et de désinformation. Nous nous sommes organisés à apporter de la riposte nécessaire pour ne pas laisser envenimer l’atmosphère. Les Congolais n’ont plus besoin de s’opposer les uns les autres. Ils souhaitent, par contre, être unis pour construire le pays. Lorsqu’était annoncé le changement de  Constitution, plusieurs personnes avaient mal exploité cette problématique de faire évoluer nos institutions. Ils avaient  personnalisé le débat. Le peuple vient de nous départager parce qu’il a inscrit  son action dans la continuité en élisant, dès le premier tour,  le président Denis Sassou N’Guesso.

LDB : Etes-vous souvent attaqué, même verbalement, par les « combattants »  qui menacent les hommes politiques africains, en général et congolais, en particulier ?   

R.N : La question des « combattants » devient un sujet préoccupant en France, actuellement. Il suffit de penser autrement qu’eux, on s’expose ainsi aux  agressions physiques et  morales de leur part. Nous dénonçons, avec la dernière énergie, ce genre de comportement. Le débat politique devrait normalement se limiter au  combat d’arguments, c’est-à-dire au  dialogue.  

LDB : Avez-vous les ambitions, au niveau de la diaspora congolaise en France, de réunir les partisans de l’opposition et de la majorité présidentielle autour d’une même table pour échanger sur l’avenir du pays ?  

R.N : Au niveau du PCT, nous avons toujours tendu la  main aux autres dans ce sens ; parce que notre formation politique prône le dialogue et le consensus. Cependant, nous avons souvent rencontré l’indifférence des autres Congolais qui émargent à l’opposition. C’est triste, parce que nous nous battons tous, à la majorité comme à l’opposition, pour le mieux vivre des Congolais. Nous devrons chercher ensemble  les voies et moyens pour atteindre cet objectif.

LDB : Quelle appréciation faites-vous de l’ingérence du Parti socialiste français dans les affaires intérieures du Congo ?    

R.N : Nous avons beaucoup de respect pour le Parti socialiste français. Cette formation politique doit avoir à l’esprit que le Congo est un pays indépendant  dont son peuple seul  a le droit de décider de son destin. Nous tenons  à préciser que les problèmes internes d’organisation et de fonctionnement que vit le PS aujourd’hui ne sont pas la cause des  Congolais. Nous sommes bien conscients qu’aucun parti politique congolais n’ait  jamais donné son point de vue sur le déroulement d’une élection présidentielle française. Le PS aurait mieux fait d’envoyer les observateurs électoraux au Congo pour bien apprécier le processus électoral et le déroulement du scrutin présidentiel.  

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Rufin Nsangou

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