Voir ou revoir : « La rançon d’une alliance » de Sébastien Kamba

Jeudi 6 Février 2020 - 21:44

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Premier long-métrage du réalisateur congolais, Sébastien Kamba, admis à la retraite depuis 2001, « La rançon d’une alliance » est un film abordant l’histoire de l’esclavagisme en Afrique durant la période précoloniale.

Pour son premier long métrage, Sébastien Kamba avait choisi d'adapter au cinéma le roman historique « La légende de Mfoumou Ma Mazono » de Jean Malonga, un écrivain qui offrait une vision plus sociale du problème de l'unité nationale, à l’époque, forte dans l'esprit congolais.

Fiction de genre drame, sortie en 1974 et d’une durée d’environ 1h 35 mn, le récit de « La rançon d’une alliance » relate une guerre fratricide entre deux tribus à l'époque précoloniale : le Tsembo et le Tsoundi. Leur alliance garantie, par le mariage du fils et de la fille des chefs respectifs des deux tribus, est mise à rude épreuve lorsque la fille du chef des Tsoundi, Hakoula, se donne à un esclave.  Une infidélité qui a déclenché une guerre de sang effroyable. Le fils de Hakoula a fini par rétablir la paix au sein des deux communautés et a libéré tous les esclaves, mais dans le processus, les anciennes traditions sont détruites et une société moderne de progrès et de liberté individuelle se crée. Un intervalle de temps qui a engendré de profondes mutations dans la société.

« La rançon d’une alliance » est le premier long métrage produit en République du Congo après l'indépendance. Le film a été tourné en lingala et kituba. En novembre 1978, le Musée moderne d’art de New York présente la première américaine du film.

« Jusqu'à récemment, Kamba était connu pour son travail documentaire ... qui couvrait de nombreux événements... Kamba parle de son intérêt pour l'histoire sur laquelle The Price Of A Union est basé. Connu pour son travail documentaire sur divers événements culturels et sociaux panafricains importants en ces temps, le Musée a estimé que Sébastien Kamba s’était focalisé sur trois aspects à travers ce premier long-métrage : l'organisation sociale des clans (y compris le pouvoir hérité et la position non humaine des esclaves), la condition des femmes (qui «représentent» la brièveté de la vie, qui sont le «récipient» de la procréation et qui, sans droits, vivent simplement à la merci des hommes), et la position des paysans (qui sont les pions des chefs, et en fait pas mieux que les esclaves).

Né en 1941, avec à son actif plus de cinquante ans derrière la caméra, Sébastien Kamba plaide encore pour le soutien des cinéastes et le rayonnement du cinéma congolais. Il est également le réalisateur de « Kaka yo », « Mwana keba », « Madame Ibouna, la femme albinos ». Pour l’honorer en tant que premier cinéaste congolais, la cérémonie de récompense du cinéma congolais « Kamba’s Awards » porte son nom.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Le réalisateur Sébastien Kamba /Adiac

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