Obsèques : Etienne Tshisekedi exposé dans du « Fleurir sur l’austère »

Vendredi 31 Mai 2019 - 14:01

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Tel est le nom donné à la chapelle dressée en face de la tribune d’honneur du terrain de football du stade des Martyrs en phase finale de réalisation pour recevoir la dépouille en provenance de Bruxelles.

Le Fleurir sur l’austère en cours de réalisation vu de face (Photo Adiac)Une équipe importante d’ouvriers s’active encore autour de l’œuvre, un édifice monumental, sous la direction de Christophe Meko. L’artiste qui avait déjà épaté les Congolais avec la chapelle mortuaire originale de Papa Wemba, montée au Palais du peuple, il y a deux ans, prépare celle qui sera au centre des funérailles du célèbre opposant de la RDC, le père de l’actuel président de la République, en l’occurrence, le regretté Etienne Tshisekedi.

« Pour la chapelle ardente d’Etienne Tshisekedi, nous avons opté pour le thème du “Fleurir sur l’austère“ », a expliqué son auteur, le sculpteur Christophe Meko. Il nous a partagé la complexité de cette deuxième expérience qu’il mène avec énergie. « En fait, le sujet, le personnage Etienne Tshisekedi est apparu à des moments où les gens avaient besoin de signaux forts un peu comme un arc-en-ciel. Et ses apparitions rassuraient », a-t-il affirmé. C’est dès lors, l’un des aspects exploités par le sculpteur en concevant sa nouvelle œuvre en hommage à l’illustre homme politique disparu voilà deux ans. Car, a-t-il déclaré : « Du point de vue de la physionomie, pour nous c’est la main qui le caractérise vu qu’Etienne Tshisekedi est un sujet complexe. C’est à la fois celui qui était avec le bas peuple et l’élite. Dès lors, cerner une personnalité aussi complexe que la sienne était très difficile ».

Par ailleurs, a soutenu Christophe Meko, en considérant le travail à faire dans une approche spirituelle : « Lorsque l’on se hasarde à accepter de réaliser pareil ouvrage, tu vis une infime partie de ce que le personnage a été, ce qu’il a vécu comme tensions, carrément une téléréalité. Ceci, pour pondre une œuvre qui soit à la mesure du personnage à qui l’on rend hommage ». Et donc, si l’œuvre encore en cours de réalisation enchante déjà, le sculpteur avoue cependant : « J’ai eu du mal à travailler cette œuvre au point que j’avais l’impression de vivre des oppositions. La personnalité du défunt s’imprime sur le travail. Difficultés, tensions, etc. ».

Deux arcs-en-ciel garni de cinq mille  fleurs

Œuvre artistique à part entière, la chapelle ardente en plein montage est composée de plusieurs éléments distincts qui forment un tout. L’on aperçoit tout de suite, comme le précise son auteur, « deux arcs d’une hauteur d’environ huit mètres ». « Il s’agit d’arcs-en-ciel garnis de près de cinq mille fleurs faites à la main en tissu noble. Il a fallu près de cinq mois de travail rien que pour le tissage de ces fleurs », explique-t-il. Et de poursuivre : « Deux anneaux lumineux enrobent de manière délicate la main puissante ». Il faut rappeler ici que le bras droit levé avec l’index et le majeur pointés vers le haut en signe de victoire demeure le symbole marquant arboré de tout temps par les partisans de l’UDPS. « La main puissante va percer la verrière qui est un octogone à l’image d’un diamant taillé par rapport aux origines et à la valeur de la personne du disparu », renchérit Christophe Meko. Par ailleurs, si généralement le diamant est contenu dans un écrin, l’artiste a choisi de faire l’inverse. « Ici, le diamant contient Tshisekedi pour ce qu’il a fait, pour toutes les valeurs qu’il a incarnées », affirme le sculpteur.Vue en plongée de la chapelle à quelques heures de l’arrivée de la dépouille (Photo Adiac)

Le corbillard paré pour l’accueil de la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi (Photo Adiac)En sus, Christophe souligne que dans la symbolique, il y a aussi le béret que le défunt gardait vissé sur la tête à considérer. « Le chapeau était un signe de révolution ouvrière. Mais l’on ne l’a pas toujours connu avec ce chapeau qui était devenu un symbole de résistance vestimentaire par rapport au pouvoir représenté par la cravate, le stylo bleu et la veste. Ainsi, l’on ne peut pas réduire la lutte de Tshisekedi rien qu’au port de cette coiffe. Néanmoins, il sera repris ici comme catafalque, il va recevoir le cercueil ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le Fleurir sur l’austère en cours de réalisation vu de face (Photo Adiac) Photo 2 : Vue en plongée de la chapelle à quelques heures de l’arrivée de la dépouille (Photo Adiac) Photo 3 : Le corbillard paré pour l’accueil de la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi (Photo Adiac)

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