Tensions dans le Golfe : le Japon appelle l’Iran à jouer un rôle constructif au Moyen-Orient

Jeudi 13 Juin 2019 - 14:16

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En visite à Téhéran sur fond de tensions exacerbées entre les autorités iraniennes et américaines, nourrissant des craintes de déflagration dans la région, le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, a invité, le 12 juin, les deux parties à la retenue.

« Personne ne veut d’une guerre. Le Japon souhaite jouer un rôle de premier plan pour faire baisser la tension », a déclaré Shinzo Abe, après sa rencontre avec le président iranien, Hassan Rohani. « La paix et la stabilité au Moyen-Orient sont indispensables à la prospérité non seulement de cette région, mais du monde entier », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre japonais s’exprimait ainsi parce que la Ve Flotte américaine aurait été la cible d’une attaque attribuée à l’Iran, dans le golfe d’Oman. Celle-ci est intervenue un mois après des incidents similaires ayant visé quatre navires au large des Emirats arabes unis. En effet, le 12 mai, ces navires dont deux saoudiens, un émirati et un norvégien avaient été endommagés par des « actes de sabotage » attribués à Téhéran par l’Arabie saoudite.

« Nous sommes au courant d’une attaque signalée contre des pétroliers dans le golfe d’Oman », avait aussitôt déclaré la Ve Flotte basée à Bahreïn, dans un communiqué. Elle avait ajouté : « Des forces navales américaines dans la région ont reçu deux appels de détresse distincts, à 6h12 locales et un second à 7h00 locales ».

En réponse à Shinzo Abe, le président iranien a dit que la « racine » des tensions dans la région était à chercher dans « la guerre économique des Etats-Unis contre l’Iran ».  « Lorsque celle-ci cessera, nous verrons un changement très positif dans la région et dans le monde », a-t-il assuré, avant de poursuivre : « Nous ne déclencherons jamais une guerre, même contre les Etats-Unis, mais nous opposerons une réponse terrible si nous sommes attaqués ».

Le guide iranien dont le pays est accusé par les Occidentaux d’exercer une influence « déstabilisatrice » au Moyen-Orient, a en outre, déclaré voir dans « l’intérêt du Japon à continuer d’acheter du pétrole à l’Iran et résoudre les questions financières » sur lesquelles butte Téhéran à cause des sanctions américaines.

Après l’incident, les prix du pétrole ont bondi le même jour de 3% dans le golfe d’Oman. Vers 8h 00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août grimpait de 1,70 dollar (2,83%) à 61,67 dollars. Le baril de WTI pour livraison en juillet montait de 1,38 dollar (2,70%) à 52,52 dollars, a-t-on appris.

Depuis la décision américaine de se retirer de l’accord de Vienne, le gouvernement du président Donald Trump a rétabli ou renforcé des sanctions économiques contre l’Iran. Et tout récemment, Washington a déployé d’importants moyens militaires dans le golfe pour faire face à une présumée « menace iranienne ».

Pour ce qui est du Japon, qui importait récemment encore 5% de son pétrole en provenance d’Iran, il faut signaler qu’il a dû renoncer à ces achats pour se conformer aux dernières sanctions américaines visant la République islamique. L’économie nippone est très dépendante du pétrole du Golfe et Tokyo attache une grande importance à la stabilité de ses approvisionnements en hydrocarbures.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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