Département du Pool : nécessité de restaurer l’autorité de l’Etat

Jeudi 20 Juin 2019 - 14:15

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Réunie les 12 et 13 juin à Kinkala, la plate-forme départementale de dialogue et d’échanges intra-communautaires a plaidé pour la prise d’un certain nombre de mesures sur les plans sécuritaire et socioéconomique.

Afin de rassurer les communautés du retour effectif de la paix dans le département du Pool, les participants à la grand-messe ont, entre autres, recommandé la restauration de l’autorité de l’Etat, notamment la réinstallation de l’administration et des services publics tels que la gendarmerie et la police. Ils ont aussi demandé la garantie de la sécurité et la non-stigmatisation des ex-combattants ayant regagné leurs résidences habituelles.

Faisant le point de la situation dans chaque sous-préfecture, la plate-forme départementale a recommandé la libération des quartiers, domaines et maisons illégalement occupés ainsi que la clarification de la situation des personnes portées disparues pendant la crise. Elle a suggéré également le démarrage immédiat du processus de lutte contre le risque d’apatridie en facilitant l’accès aux pièces d’état-civil et d’identité ; la lutte contre la production, la vente et la consommation des stupéfiants (chanvre indien) et d’autres drogues illicites. A cela s’ajoute la lutte contre le viol et autres violences fondées sur le genre.

Concernant le développement socioéconomique, les participants ont souligné le démarrage effectif du Programme désarmement, démobilisation et réintégration en mettant l’accent sur l’approche communautaire de la réintégration socioéconomique. Les autorités devraient aussi rétablir les moyens d’existence des communautés perturbées par le conflit tels que l’électricité, l’eau potable, l'hygiène et l'assainissement, la communication, la connexion à l’internet, l'audiovisuel. Pour redonner au Pool sa place de grenier du Congo, la relance des activités agropastorales et piscicoles (métayage, approvisionnement en semences agricoles, matériels techniques) a été recommandée.

Créer deux nouveaux lycées dans le département

Les pouvoirs publics ont ensuite reçu mission de réhabiliter les infrastructures communautaires de base endommagées au cours du conflit dont les écoles, centres de santé, ponts, forages. Soucieux du fait que les élèves parcourent de longues distances pour aller poursuivre leurs études secondaires deuxième degré à Kinkala, chef-lieu du département, ou à Mindouli, les participants ont demandé la construction de deux lycées dont l’un d’enseignement général et l’autre d’enseignement technique et professionnel à Kindamba. Une fois construits, ces deux établissements devraient recevoir les élèves des districts de Kindamba, Vinza et Kimba.

Les autres recommandations concernent l’affectation des agents de l’Etat dans les écoles et les centres de santé dépourvus dans le département ; la mise en œuvre des projets communautaires pour le renforcement de l’esprit de solidarité, d’amour fraternel et de vivre ensemble. Il s’agit aussi de la réhabilitation des routes et pistes rurales pour faciliter la mobilité des personnes, biens et services et l’évacuation des produits agropastoraux du département vers les grands centres urbains ; la mise en place en urgence d’un système de formation et d’insertion professionnelle des jeunes déscolarisés, en particulier des jeunes filles.

Afin d’épargner les jeunes d’éventuels conflits armés, la plate-forme a souhaité le renforcement de l’éducation civique et morale en milieu juvénile avec une réelle implication des parents. Dans l’optique de prévenir des grossesses précoces ou non désirées, il a été dégagé l’importance d’organiser des campagnes de sensibilisation à la planification familiale au profit des jeunes, filles mères et femmes en âge de procréer. Quant aux conséquences du conflit qui a endeuillé le département pendant près de deux ans, les participants ont recommandé la prise en charge psychologique des victimes, y compris les orphelins ; l’assistance juridique des personnes violées ou victimes de violences fondées sur le genre ; le renforcement du mécanisme de protection sociale inclusive ; la vulgarisation des conventions protégeant les droits de l’enfant et de la femme.

Parfait Wilfried Douniama

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