Vie des partis : pénible marche vers le congrès pour le PCTMardi 24 Septembre 2019 - 17:30 La nature du prochain congrès ainsi que le cumul des fonctions de certains cadres et bien d’autres aspects divisent actuellement la première formation politique de la majorité présidentielle. La fébrile crise qui sévit actuellement à la Force montante congolaise (FMC), depuis le mois d’avril dernier, semble impacter le Parti congolais du travail (PCT). En effet, la brouille observée le 22 septembre lors de la réunion du comité PCT-Talangaï en dit long. Les contradictions clairement affichées par le président du comité PCT-Talangaï, Théophile Adoua, et le président de la fédération de Brazzaville, Gabriel Ondongo, ne sont pas anodines. Elles montrent clairement les positions des uns et des autres au moment où le parti gagnerait en fédérant toutes ses forces à l’approche d’un congrès dont la date n’est pas encore déterminée. Considéré comme le fief du PCT, le sixième arrondissement de Brazzaville a peut-être donné le top d’un mouvement qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la vie du parti à l’image du débat sur la refondation. A l’origine de ce qui s’apparente à une grogne, la nature du prochain congrès prévu d’ici à la fin de l’année, ainsi que le cumul des fonctions reproché à son secrétaire général, Pierre Ngolo, également président du Sénat. S’agissant de la nature du congrès, certains membres du bureau politique avaient relancé officiellement le débat au cours de la dix-septième réunion ordinaire, tenue les 17 et 18 mai à Brazzaville. En effet, recadrant le débat, le secrétaire général du parti rappelait, à cette occasion, qu’en décembre 2016, le comité central avait décidé de la tenue du cinquième congrès ordinaire. « Nous l’avions prévu pour 2017, malheureusement les contingences n’ont pas permis que cela se fasse et depuis 2016, le comité central n’a aucunement varié sur cette décision, c’est-à-dire qu’il est resté constant. Chaque fois que nous nous sommes retrouvés en décembre 2017 et en décembre 2018, il a été toujours prescrit dans toutes les feuilles de route au secrétariat permanent de préparer le congrès ordinaire », rappelait le porte-parole du PCT, Serge Michel Odzocki, à la presse. Selon lui, les décisions d’instance par rapport au principe de fonctionnement du PCT étaient claires : il n’y a que le comité central qui peut revenir sur sa décision. Ainsi, aucune autre instance, notamment le secrétariat permanent ou le bureau politique, ne peut décider de remettre en cause la décision prise par le comité central. « Il n’y a plus d’ambigüité sur cette question, le débat de la rue n’est pas celui d’instance. Le débat d’instance, il va avoir lieu au cours du comité central, s’il peut revenir sur sa décision, c’est tout à fait ses prérogatives. Aujourd’hui, personne ne peut revenir sur ce que le comité central avait décidé », coupait court Serge Michel Odzocki. Chemin faisant, cette déclaration du porte-parole du PCT ne semble plus faire l’unanimité ; au regard de la prise de position du comité Talangaï que préside le sénateur Théophile Adoua. La rencontre du 22 septembre, placée sur le thème « Mobilisons-nous pour briser le spectre des antivaleurs à tous les niveaux », renseigne a priori sur le climat délétère qui se passe au sein de cette formation, secouée depuis quelques mois par une crise née de l’urgence évoquée par une frange de cadres et militants de convoquer un congrès extraordinaire. Un débat d’instance ? Réagissant déjà aux propos d’un membre du bureau politique en mars dernier, le président de la fédération PCT-Pool, Jean-Pierre Manoukou-Kouba, évoquait les articles 36 et 58 des statuts, estimant que les débats doivent se passer au sein des instances habilitées. Il s’agit, insistait-il, d’un congrès ordinaire et non extraordinaire comme le prétendent certains de leurs camarades. « Entre les deux congrès, la seule instance ayant le pouvoir de décision, c’est le comité central. Ce dernier, lors de sa 8e session tenue du 28 au 30 décembre 2018, a décidé du principe de la convocation du cinquième congrès ordinaire. Dès lors que l’instance suprême en a décidé, il ne peut plus y avoir débat. Les débats au sein du parti se mènent en interne », rappelait-il. Sans attendre la décision de l’instance dirigeante du parti, certains participants à la réunion de Talangaï ont exigé la convocation d’un congrès extraordinaire d’autant plus que les délais prévus dans les textes fondamentaux pour la tenue d'un congrès ordinaire étant largement dépassés. Après avoir bouclé la cotisation spéciale comptant pour l’organisation du prochain congrès, la direction politique du PCT devrait s’atteler désormais à en élaborer le programme, si possible, faire une estimation du budget. Mais le temps presse et il ne reste que quelque trois mois pour que 2019 s’en aille. Les mêmes causes produisant les mêmes effets La tenue du congrès et le cumul de fonctions sont également à l’origine de la crise sans précédent que traverse la FMC, l'organisation juvénile du PCT. La nomination de son premier secrétaire, Juste Bernadin Gavet, au poste de secrétaire exécutif du Conseil consultatif de la jeunesse a donné lieu à une dissidence qui dénonçait un « cumul paralysant ». C’est ainsi qu’on a assisté à deux franges qui se sont illustrées par des invectives et des intrigues. Réuni en session extraordinaire, le 15 juillet dernier, le comité central de la FMC a prononcé la suspension avec déchéance de fonction de Donald Mobobola et l’exclusion temporaire de Cliff Oko Elenga. Alors, le scénario de la FMC pourrait-elle s’étendre jusqu’au PCT ? Espérons que les responsables du parti, socle de la majorité présidentielle, vont trouver un terrain d’entente avant d’aller à la grand-messe, sachant que l’élection présidentielle de 2021 avance à grands pas.
Parfait Wilfried Douniama Notification:Non |