Lutte contre le terrorisme : Ankara fait prévaloir « la légitime défense »

Vendredi 11 Octobre 2019 - 16:15

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L’ambassadeur de Turquie au Congo, Serhan A. Yigit, a expliqué à la presse, le 11 octobre à Brazzaville, les raisons et les objectifs de l’opération « Source de paix ».

L’opération lancée le 9 octobre dans le nord de la Syrie par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, vise à éliminer « un corridor terroriste » à la frontière sud de la Turquie.

Après que l'aviation et l'artillerie turques ont bombardé en début de soirée les positions des YPG (Unités de protection du peuple) –aile armée du PKK en Syrie- à Ras al-Aïn et Tal Abyad, deux localités proches de la frontière, la Turquie a débuté ses opérations au sol.

Celles-ci, menées par les Forces armées turques aux côtés de l'Armée nationale syrienne, visent à empêcher la création de ce corridor et d'apporter la paix dans la région. Leur mission, combattre les terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) / YPG (Unités de protection du peuple) et Daech dans le nord de la Syrie, contrôlé par les Kurdes. « Des centaines de citoyens turcs sont morts à la suite d'attaques de ces organisations terroristes », a rappelé Serhan A. Yigit.

« Cet engagement ferme », a souligné l’ambassadeur, intervient après le bouclage avec « succès » des opérations Bouclier de l’Euphrate et Rameau d’olivier en 2017 et 2018. Ces opérations ont conduit à la libération de 4000 km2 de la colère de Daech et de YPG/PKK, au rapatriement volontaire de plus de 354 000 Syriens, ainsi qu’à la restauration du système d’infrastructures. « Malgré ces deux opérations, la menace n’a pas pris fin », a-t-il  indiqué, dans l’optique de « débarrasser la région de tous les éléments terroristes et des menaces ».

Les kurdes s’alignent

« Les kurdes soutiennent le combat de la Turquie contre le groupe terroriste PKK/PYD-YPG », fait savoir une note d’information de l’ambassade de Turquie au Congo. « L'opération Source de paix assurera la sécurité de tous les peuples exposés à la violence et aux pressions du terrorisme. Il y a aussi des troupes kurdes dans le FSA qui soutiennent directement cette opération », a affirmé le diplomate turc.

« Le PKK n'est pas une organisation kurde mais une organisation terroriste qui a massacré des Kurdes », a fait remarquer l’ambassadeur. Cette organisation terroriste a causé la mort de quarante mille personnes au cours des trente dernières années. Son mode opératoire : lutte armée, guérilla, terrorisme.

Selon Serhan A. Yigit, la Turquie dispose des preuves crédibles sur les actes terroristes perpétrés sur son territoire, pour justifier cette opération. « Ces attaques ne ciblent pas les kurdes mais les terroristes », a-t-il dit-il, avant de citer « le recrutement des enfants soldats » comme l’une des preuves de violation des droits de l’homme.

« L'organisation terroriste PKK a lancé des attaques avec des roquettes et des obus de mortier de la Syrie à la Turquie des dizaines de fois. Des centaines de civils innocents ont perdu la vie à la suite de ces attaques. La Turquie veut assurer la sécurité de ses quatre-vingt-deux millions d'habitants. Il (PKK) a forcé les Arabes, les Kurdes et les Turcs à se déplacer s'ils refusent de reconnaître l'autorité du groupe terroriste et à saisir leurs biens », a rapporté l’ambassade de Turquie au Congo.

Face à cette menace, le pays, selon son représentant, devra faire prévaloir le droit de légitime défense. La Turquie « ne tolère pas la présence des terroristes sur son territoire », a-t-il soutenu. Une présence qui, d'après lui, menace aussi la sécurité de la Syrie.

Pour Serhan A. Yigit, la Turquie compte bien poursuivre les opérations jusqu’au maintien de l’ordre. Avant leur démarrage, le pays avait tenu informé le président du Conseil de sécurité de l’ONU.

Dimanche dernier, la Maison-Blanche a affirmé qu'elle ne soutiendrait pas l'opération turque et qu'elle retirerait ses troupes « des environs immédiats ». Une décision largement jugée comme équivalente à un « feu vert » à l'incursion turque en Syrie. Notons que la Turquie compte plus de 3,6 millions de réfugiés syriens sur son territoire.

Josiane Mambou Loukoula

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