Libye : la CPI sollicite l’appui des Etats pour faciliter l’arrestation de Saïf al-Islam Kadhafi

Lundi 11 Novembre 2019 - 13:00

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La procureure de la juridiction internationale, Fatou Bensouda, a exhorté, le week-end dernier, les Etats et les gouvernements à mettre sur pied une stratégie commune, susceptible de faciliter l’arrestation et la remise sans délai à la Cour, des trois fugitifs libyens accusés de crimes internationaux graves.

Les mandats d’arrêt concernent le fils de l’ancien dirigeant libyen, Saïf al-Islam Kadhafi, Mustafa Busayf Al-Werfalli et Al-Tuhamy Mohamed Khaled   

La sollicitation de leur arrestation a été faite aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, lors d’une réunion consacrée à l’épineux problème de retour et de la consolidation de la paix en Libye, tenue le week-end dernier.

« Je suis heureuse de vous informer que mon bureau a encore progressé dans ses enquêtes existantes et continue de travailler sur les demandes de nouveaux mandats d'arrêt », a déclaré la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda.

Insistant sur la nécessité et la contribution des Etats pour que la procédure d’arrestation enclenchée aboutisse, la procureure a souligné que pour le cas du fils de Mouammar Kadhafi, la Libye reste dans l'obligation de l’arrêter et de le livrer à la Cour.

« L'échec de l'exécution des mandats d'arrêt ne se limite pas au cas de Saïf al-Islam Kadhafi. Le mandat d'arrêt de la CPI contre Al-Tuhamy Mohamed Khaled est en suspens depuis plus de six ans. En outre, les deux mandats d'arrêt à l'encontre de Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli n'ont toujours pas été exécutés plus de deux ans après le premier mandat. Ces trois fugitifs de la CPI, accusés de crimes internationaux graves, doivent être arrêtés », a-t-elle ajouté.

Fatou Bensouda a précisé que selon les informations dont dispose son bureau, Saïf al-Islam Kadhafi se trouverait à Zintan, en Libye. Al-Tuhamy Mohamed Khaled, quant à lui, serait au Caire, en Egypte, pendant que Mustafa Busayf Al-Werfalli serait promu par l’Armée nationale libyenne, un groupe de milices dirigé par le général Khalifa Haftar.

« Cette promotion indique clairement que le général Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne, n'a aucune intention de poursuivre véritablement Busayf Al-Werfalli pour les crimes allégués dans les mandats d'arrêt de la CPI », a déploré la procureure. Elle a appelé le général Khalifa Haftar et ceux qui travaillent avec lui à faciliter l'arrestation et la remise sans délai de ce dernier à la CPI afin qu'il puisse répondre de ses crimes et actes devant le tribunal et que la vérité soit établie.

« La CPI demande à tous les États de faire tout ce qui est en leur pouvoir afin que les trois accusés recherchés soient remis à la Cour. Parce que, les auteurs de crimes internationaux graves s'enhardissent lorsqu'ils pensent qu'ils ne seront jamais traduits en justice. Le cycle de l'impunité fournit un terrain propice aux atrocités en Libye. Pour le rompre, un effort international concerté est nécessaire pour garantir que les auteurs d'atrocités criminelles rendent compte de leurs actes », a conclu Fatou Bensouda, en indiquant qu’à travers l'arrestation des fugitifs de la CPI, la communauté internationale peut commencer à rendre justice aux victimes en Libye.

La situation en Libye continue d’être grave, d’autant plus que depuis avril dernier, plus de cent civils ont été tués, trois cents blessés et cent vingt mille personnes déplacées en raison d’affrontements. Face à ce tableau sombre, l’implosion de ce pays doit peser lourdement sur la conscience de la communauté internationale et inciter à la prise des mesures significatives pour aider les autorités libyennes à stabiliser le pays et à mettre fin au cycle de la violence, aux atrocités et à l’impunité.

 

 

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