Film : « La miséricorde de la jungle » de Joël Karekezi appréciée par les cinéphiles brazzavillois

Lundi 10 Février 2020 - 16:35

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Projeté le 6 février à Brazzaville, en présence du réalisateur, dans le cadre de la deuxième édition des Kamba’s Awards, le film « La miséricorde de la jungle » est une leçon sur les massacres de guerre et un appel à la réconciliation.

Long-métrage d’environ 1h 30 mn, « La miséricorde de la jungle » est sorti en 2018 et depuis il rencontre un grand succès. L’an dernier, le film a été sacré étalon d’or au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) au Burkina-Faso.

L’histoire du film est un retour en 1998, dans la région du Kivu, à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Alors que la seconde guerre du Congo fait rage, deux soldats de l'armée régulière sont séparés de leur bataillon dans les montagnes du Sud-Kivu à la suite d'une offensive. Le sergent Xavier (Marc Zinga), vétéran rwandais et le soldat Faustin (Stéphane Bak), paysan des hauts-plateaux et orphelin de guerre, se retrouvent alors encerclés par les rebelles qui envahissent le pays en progressant vers l'ouest.

Prisonniers dans la plus grande et hostile jungle du continent, éprouvés par la famine et la maladie, ils vont devoir s'aider mutuellement pour rejoindre leurs troupes à travers les montagnes. Ayant réussi à les rejoindre, ils se retrouveront à jamais séparés par la force du destin. « L’histoire est sincère et attachante. Elle invite à une réflexion profonde et éduque sur les leçons que nous avons tirées des guerres dont nous ne souhaiterions plus jamais revivre », a souligné une spectatrice.

« La miséricorde de la jungle » pose la question de la possibilité du pardon. Le film s’est inspiré de l’expérience du cousin du réalisateur et son ami, tous deux militaires en guerre, perdus dans la jungle au Congo et avaient réussi à survivre pendant six mois. « Rescapé du génocide rwandais et habité par le devoir de témoigner, je voulais, au travers de ce sujet sensible, raconter non seulement la réalité d’un pays touché par les conflits armés mais surtout exprimer la nécessité de la paix et de l’espoir au sortir d’une guerre cruelle. Et en parallèle, explorer la psychologie des soldats en situation de survie au milieu d’un environnement aussi splendide que stupéfiant », a déclaré le réalisateur.

Ancré dans un contexte spécifique, le film aborde un propos universel : l’antimilitarisme. S’ouvrant au monde, il invite à réfléchir sur le cycle de la violence et ses conséquences, bien au-delà des clivages. « Au fond de moi, je ressentais une colère immense mais, très vite, j’ai réalisé que la logique infernale de la vengeance n’a aucune issue. Si l’on sombre dedans, c’est tout un pays qui est capable d’être anéanti », estime Joël Karekezi.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Un cliché du film/DR 2- Joël Karekezi, réalisateur du film, entouré des organisateurs de la manifestation/Adiac

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