Centre de réinsertion socioprofessionnel : Pauline bâtit son empire

Jeudi 5 Mars 2020 - 21:44

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Mieux qu’un institut de beauté ordinaire, le salon de coiffure Pauline est, depuis 27 ans, un centre de formation et de réinsertion socioprofessionnel pour les jeunes filles et femmes congolaises.

Chaque année, le salon de coiffure Pauline reçoit vingt-cinq apprenties pour une formation de dix-huit mois en coiffure, manucure et pédicure, maquillage, soin de visage et message corporel. Le salon est devenu au fil du temps un centre d’encadrement des jeunes filles qui n’ont pas trouvé leur place à l’école. « Je partais à l’école et à un moment j’ai  arrêté car je sentais que l’école n’étais pas faite pour moi. J’apprends la coiffure pour assurer mon indépendante économiquement afin de ne pas dépendre totalement des hommes où de vendre à la sauvette », a révélé Princia Bayeni, la plus jeune des apprenties âgée de 19 ans.

L’apprentissage d’un métier permet à la jeune fille d’être véritablement autonome. Car l’inactivité pousse certaines jeunes filles dans la rue. « Bien que je sois allée à l’école, mon souhait était d’apprendre ce métier car je l’aime. Ensuite, il m’a permis de sortir de l’oisiveté », a déclaré Anne Sita 33 ans, la plus ancienne des apprenties. « L’école, c’est bien mais tout le monde ne peut pas réussir à l’école. Je regrette que la femme congolaise ne soit pas si entreprenante comme la Togolaise ou la Camerounaise. C’est justement l’entrepreneuriat qui donne la véritable indépendance économique », a renchéri Pauline, créatrice du centre.

Une référence dans son parcours

Créé en 1993, cet institut de beauté s’est imposé dans le monde de la coiffure au Congo grâce à deux spécialités : les miss et le chignon beaucoup prisées par les femmes. Au fil des années et avec la qualité de son travail, le salon Pauline est devenu une référence dans le domaine de l’esthétique dans ce pays. La diversité des modèles de coiffure, avec leur modernisation permanente par de nouvelles techniques de coiffure, a permis à ce centre de beauté de résister, de subsister et de s’imposer. « La coiffure est la même mais elle connaît, selon certaines périodes, des modifications. C’est pourquoi je m’adapte toujours pour ne pas perdre ma clientèle.  Les voyages que j’effectue à travers le monde me permettent d’améliorer mon travail », a expliqué Pauline.

Un modèle de réussite dans l’entrepreneuriat féminin 

L’histoire de Pauline avec la coiffure commence officiellement en 1989 à l’âge de 17 ans, où elle intègre ses premiers salons de coiffure pour apprendre les rudiments de ce métier qui la passionne tant. C’est avec 40000 francs CFA comme chiffre d’affaires qu’elle a ouvert son premier salon de coiffure.  En 31 ans de métier, le savoir-faire de Pauline, sa rigueur et sa détermination ont bâti sa renommée. Elle est classée aujourd’hui parmi les femmes qui ont réussi dans l’entrepreneuriat au Congo. L’entrepreneuriat est la réponse à la parité car la vraie indépendance est d’abord économique. A 54 ans, Pauline, mariée et mère de quatre enfants, s’est fait une réputation qui lui a permis de côtoyer toutes les catégories sociales.

Sarah Monguia

Légendes et crédits photo : 

Pauline réalisant une coiffure

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