Nouvelles technologies : des associations appellent à une journée sans Internet en RDC

Vendredi 3 Avril 2020 - 11:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'action, décidée pour le 9 avril 2020 par l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) et appuyée par la Dynamique impunité zéro, rentre dans le cadre d’une campagne de boycott des services des sociétés de télécommunications établies en RDC jugés chers et de mauvaise qualité.

 

Dans son communiqué du 2 avril 2020, la Dynamique impunité zéro, qui dit se ranger derrière l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), appelle les Congolais au boycott des services des sociétés de communications établies en RDC. Ces deux structures reprochent à ces entreprises la mauvaise qualité de leurs services ainsi que les prix pratiqués qui seraient plus élevés par rapport à ceux adoptés pour les mêmes services dans les autres pays où elles sont également établies et dont la qualité serait supérieure à ceux fournis en RDC.

La Dynamique impunité zéro, soutenant l’appel de l’Asadho, appuie l’idée d’une journée sans Internet le 9 avril 2020 sur toute l’étendue du territoire national. « Il convient de noter que depuis 2018, comme l’a souligné Me Jean-Claude Katende (président de l’Asadho : Ndlr) sur sa page d’opinion libre publiée ce 2 avril 2020, plusieurs Congolais ont écrit ou ont organisé des actions de terrain pour dénoncer les prix prohibitifs que ces sociétés de téléphonie cellulaire appliquent à leurs services (appels, Internet, SMS...) et les contraindre à réduire les prix mais aucune suite sérieuse n’a été donnée », a expliqué cette association à but non lucratif regrettant qu’aucune des autorités publiques saisies n’ait réagi à la demande des citoyens consommateurs de ces services.

La Dynamique impunité zéro, qui impute l’inaction de ces autorités au fait que certaines d’entre elles seraient « soit actionnaires soit corrompues par les dirigeants des sociétés sus-évoquées », note que les citoyens se sentant ignorés souhaiteraient maintenant se prendre en charge. « Ils souhaitent sensibiliser l’ensemble des consommateurs par tous les moyens possibles pour pousser ces sociétés non seulement à l’amélioration des prix mais aussi à la perfection de la qualité de leurs services », indique l'association.

Cette dernière, dans ce communiqué signé de son porte-parole, Mystère Mubwabunu Prospère, regrette que, «sans pitié du peuple qui souffre dans sa pauvreté, les sociétés de téléphonie, en complicité avec les dirigeants, s’engagent à l’appauvrir davantage, en fixant les prix exorbitants, non cadrés sans considération aucune de la situation sociale des populations ». C’est pourquoi elle dit adhérer à l’initiative lancée par l’Asadho et soutient cette initiative de la journée du 9 avril comme une journée sans Internet.

Juges et parties

Me Jean Claude Katende déplore également le silence des autorités publiques, accréditant ainsi la thèse vraie ou fausse selon laquelle certaines seraient actionnaires de ces entreprises de téléphonie mobile. « Etant juges et parties, elles ont préféré le silence », assure-t-il. Dans ces conditions et en tant que peuple, nous devons, a dit le président de l’Asadho, prendre notre propre destinée en main et agir dans notre propre intérêt.

Liant cette situation à la pandémie qui sévit dans le pays, ce juriste pense que dans cette situation de crise provoquée par le coronavirus et où tout est l’arrêt, où les Congolais ne travaillent pas, ils ne doivent pas continuer à payer les services offerts par ces sociétés comme à l’époque où le coronavirus n’était pas  là. « Les prix prohibitifs qui sont appliqués sont destinés à appauvrir encore les Congolais sous l’œil complice des autorités. Dans le cadre de leurs engagements vis-à-vis des communautés des pays où elles opèrent, elles sont appelées à fournir certains services gratuitement ou à moindre coût. Ce n’est pas ce qu’elles font ici », a regretté cet activiste des droits de l’homme et penseur libre, notant que la population congolaise doit, elle-même, mener des actions citoyennes pour obtenir la réduction des prix des services offerts. "C’est ainsi, a-t-il fait savoir, que nous appelons tous les Congolais à boycotter l’Internet de Vodacom, Africel, Orange et Airtel pendant toute la journée du 9 avril 2020... Le 9 avril 2020 sera une journée sans Internet ou une journée d’indignation nationale ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: des antennes des sociétés de communications/DR

Notification: 

Non