Bundu dia Kongo : le gourou Ne Mwanda Nsemi arrêté par la police

Des événements à caractère xénophobe ont eu lieu récemment dans la province du Kongo central à l'instigation de Ne Mwanda Nsemi (Zacharie Badiengila de son vrai nom), chef spirituel de la secte Bundu dia Kongo (BDK) avec, à la clé, la chasse aux non-originaires. Il y a eu mort d’hommes, notamment à Kasangulu, à la suite des  accrochages entre les forces de l’ordre et les adeptes de ce gourou qui, entre-temps, avait rejoint Kinshasa où il s’est refugié à sa résidence située à Macampagne dans la commune de Ngaliema. Accusé d’être responsable de ces actes barbares déplorés dans le Kongo central, l’ex-député était devenu la cible de la police qui était à ses trousses.  

Informé de l’endroit où il se nichait, des éléments de la police ont assiégé le jeudi 23 avril sa résidence, encerclant quasiment le quartier, au niveau de l’avenue Mbeseke, où des barrières érigées aux différents points d’entrée étaient visibles. Depuis jeudi, en effet, le trafic sur ce tronçon était perturbé par la présence massive des policiers en tenue qui n’avaient qu’un seul objectif : mettre la main sur Ne Mwanda Nsemi qui n’est pas à sa première bévue. Le même jeudi, la hiérarchie de la police a tenté de négocier avec le gourou afin qu’il se rende sans trop de casse. Les négociations ont été laborieuses et le refus de l’incriminé à acquiescer à l’offre de la police a amené cette dernière à activer son plan B. Ce qui a été fait le lendemain. Les forces de l’ordre déployées dans la zone ont lancé, le vendredi 24 avril, dans la matinée un assaut sur la résidence de Ne Mwanda Nsemi. Il s’en est suivi un échange des tirs avec les « Makiese », ces adeptes qui assurent la sécurité du chef spirituel de BDK. Mais la puissance de feu de la police dont un contingent est venu en renfort était tellement forte que les gardes du gourou ont fini par se rendre, craignant pour leur propre sécurité.

Retranché à l’intérieur de la maison, Ne Mwanda Nsemi a été récupéré en toute quiétude, blessé au passage à la tête par un coup de crosse que l'un des policiers lui a asséné. Il a été immédiatement conduit à la clinique Ngaliema avant de terminer sa journée au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa. Face à ce nouvel épisode signé BDK, le caucus des députés du Kongo central recommande la suspension des activités de politico-religieux pendant cette période d’état d’urgence.