Procès 100 jours : la sentence attendue le 20 juin

Samedi 13 Juin 2020 - 13:16

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Le président du tribunal, après avoir affirmé être suffisamment éclairé sur ce dossier, a annoncé que le jugement final sera rendu à cette date.

Après les joutes oratoires ayant caractérisé l’audience du 11 juin au cours de laquelle les parties en procès ont étalé leurs argumentaires, le tribunal a finalement pris l’affaire en délibéré, estimant avoir été suffisamment éclairé sur le dossier mettant en cause les prévenus Vital Kamerhe, Jammal et Mohima accusés notamment de détournement de la somme de 57 millions USD allouée au programme d'urgence de 100 jours du président Félix Tshisekedi. Annonçant la fin de l’audience, le juge président du tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, Pierrot Bankenge, a fixé le rendu de la sentence pour le 20 juin.           

Prenant la parole à tour de rôle, le ministère public et les avocats de la partie civile ont soutenu le caractère intellectuel du détournement opéré par Vital Kamerhe par l’entremise de ses proches à travers des comptes curieusement activés à la même période où l’entrepreneur Jammal Samih avait perçu les frais destinés à la construction des maisons préfabriquées. La partie civile a, en outre, établi les liens étroits existant entre le dircab et les deux autres prévenus dont les combines ne visaient qu’à faire main basse sur les deniers publics. Les avocats de la partie civile ont requis la condamnation maximale de vingt ans contre Vital Kamerhe et Jammal Samih pour corruption et détournement de deniers publics. Jeannot Muhima quant à lui risque deux ans de prison, à en croire la réquisition du ministère public.      

Les avocats de Kamerhe, Jammal et Muhima ont à leur tour démonté les accusations, affirmant que la partie civile et le ministère public n’avaient pas prouvé ce qu’ils avançaient. Ils ont réclamé l’acquittement pur et simple de leurs clients vu le doute qui sous-tend l’accusation. A la fin du procès, chacun des prévenus a pris la parole pour exprimer ses vœux par rapport au jugement attendu. A la différence de Jammal et Muhima qui ont été concis dans leurs interventions se contentant juste de clamer leur innocence, Vital Kamerhe, quant à lui, a dénoncé la politisation du procès tout en fustigeant la partie civile et le procureur général de n’avoir pas pu prouver sa culpabilité dans le détournement des deniers publics avec des pièces irréfutables. « Ce n'est pas moi qui suis attaqué mais c'est le président de la République qui est attaqué », a-t-il ajouté avant de s’apitoyer sur son sort dans un procès où, d’après lui, tout était boutiqué  d’avance.    

Ce procès, d’après l’Observatoire de la dépense publique aura montré l’étendue des violations des règles de finance publique et l’absence totale de contrôle. Cette ONG et d’autres, qui œuvrent  dans le secteur de la bonne gouvernance, appellent les autorités à tirer les leçons de ce procès  en respectant la chaîne des dépenses publiques, la réglementation relative à la passation de marchés et les règles bancaires.

Alain Diasso

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