Justice : l’Asadho accuse le juge Kibonge Kinene de refuser de libérer l’évêque Mukuna

Lundi 29 Juin 2020 - 17:15

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Minorisé dans le verdict de la composition, le juge Kibonge Kinene aurait recruté deux de ses collègues pour signer l’avant dire droit ordonnant la réouverture des débats dans ce procès, alors que les deux autres qui ont siégé avec lui dans la chambre se seraient prononcés en faveur de l’acquittement de l’accusé.

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) se dit très préoccupée par le comportement injuste du juge Kibonge kinene, dans la cause  inscrite sous RM 15.511 opposant l’évêque Pascal Mukuna au ministère public et à la partie civile Mamie Tsibola devant le Tribunal de grande instance de Kalamu. A en croire cette ONG, c’est depuis le 17 juin que cette cause a été prise en délibéré pour une décision qui devait être rendue publique au plus tard le 27 juin 2020. Mais, citant les informations par elle recoupées, cette association indique que certaines raisons bloquent la publicité de la décision déjà prise, il y a quelques jours.

Selon l’Asadho, lors de leur réunion consacrée aux délibérés, deux juges, Ndonda et Mwamba, se seraient prononcés en faveur de l’acquittement de l’évêque Mukuna alors que le président de la chambre, le juge Kibonge Kinene, était pour la condamnation. « La majorité de juges s’étant prononcée en faveur de l’acquittement, c’est l’acquittement qui s’imposait », a souligné l’Asadho dans son communiqué du 27 juin, qui note que, fort malheureusement, le président de la chambre, bien que minorisé, aurait refusé de signer le procès-verbal des délibérations, en exigeant que ses deux autres collègues changent d’avis et acceptent de condamner l’accusé.

Selon cette association, face au refus de deux juges de « condamner un innocent », le juge Kibonge aurait exigé qu’ils acceptent la réouverture des débats, au motif que le tribunal voudrait entendre d’autres témoins. « Ils ont encore refusé de signer l’avant dire droit ordonnant la réouverture des débats car, pour eux, la religion du tribunal était déjà suffisamment éclairée et que la majorité s’est prononcée pour l’acquittement », a expliqué l’ONG.

Dans ce communiqué, l’Asadho indique que face à l’intransigeance de ses deux collègues, le juge Kibonge aurait décidé de faire signer cet avant dire droit à deux autres juges qui n’étaient pas membres de la composition qui a siégé dans cette cause. Pour cette ONG, cela constitue une faute professionnelle grave tant pour le juge Kibonge que pour ces deux collègues qui ont signé cet avant dire droit.

En condamnant ce comportement injuste du juge Kibonge Kinene, qui refuse de prononcer l’acquittement de l’évêque Pascal Mukuna décidé par la majorité des juges qui était dans la composition qui a connu ce dossier, l’Asadho appelle le président de la Cour de cassation à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que la décision de la majorité des juges qui ont connu cette affaire soit respectée et rendue publique. L’ONG dit également s’attendre à ce que le juge Kibonge soit poursuivi pour violation de la Constitution et des autres lois de la République.

Lucien Dianzenza

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