Communiqué de la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 suite à sa réunion du mercredi 25 novembre 2020

Jeudi 26 Novembre 2020 - 12:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Il s’est tenu ce mercredi 25 novembre 2020, de 11h00 à 12h45, par visioconférence et sous la très haute autorité de son Excellence, M. Denis Sassou N’Guesso, président de la République, chef de l’Etat, la 13ème réunion de la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19. 

Ont été invités à se joindre aux membres de la Coordination nationale les professeurs Fidèle Yala et Antoine Ange Abena, respectivement président et vice-président du comité d’experts. 

Deux (2) points étaient inscrits à son ordre du jour, à savoir : 

    - L’examen du 13ème Rapport de la Task Force à la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 ; 

     - Les recommandations de la Coordination nationale.  

 

    I/ - De l’examen du 13ème rapport de la Task Force près la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19.  

 

Invité par le président de la République à prendre la parole, M. Gilbert Ondongo, ministre d’État, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Portefeuille public, président de la Task Force, a indiqué à la Coordination nationale que la deuxième vague de la pandémie de Covid-19 déferle désormais sur une grande partie du monde.

 

Ainsi, à la date du 22 novembre 2020, le monde a enregistré 58.700.000 cas de contamination et plus d’un million (1.389.000) de décès.

 

Les Etats-Unis comptent, à eux seuls, un total de plus de 12 millions de personnes contaminées et plus de 256 000 morts.  En Europe, plusieurs pays paraissent lourdement affectés.  Les mesures de restriction se multiplient, plongeant à nouveau les économies et les populations dans une grande détresse.

L’Afrique, avec un peu plus de 2 millions de cas de contamination et moins de 50.000 décès, continue à déjouer les prévisions pessimistes formulées au début de la pandémie.

Au Congo, la situation épidémiologique jusqu’ici globalement maîtrisée, laisse cependant craindre un retournement défavorable de l’évolution de la pandémie, notamment depuis la fin du mois d’octobre, compte tenu d’un constat lié à un relâchement général de la vigilance. 

Au 25 novembre, le ministère de la Santé déclare au total 5.632 cas de contamination, depuis le 14 mars 2020.

A cette même date, les sujets contaminés étaient répartis ainsi qu’il suit :

  • 4.998 guéris ;
  • Environ 600 cas positifs encore actifs ;
  • 93 décès.

 

Après la décrue constatée depuis fin septembre 2020, en moyenne et à ce jour, le taux de positivité est fixé à une moyenne de 9% sur les neufs (9) mois d’épidémie. Le taux de létalité, fixé à 1,6%, est faible dans notre pays. Suivant les statistiques centralisées par l’université Johns-Hopkins aux Etats-Unis d’Amérique, le taux de « létalité apparent » au niveau mondial est d’un peu plus de 5%.

Le taux moyen de létalité en Afrique est de 2,5%. Il est de 5,8% en Egypte et de 2,7% en Afrique du Sud.

Tel est le contexte dans lequel la Coordination nationale s’est réunie, a examiné et délibéré sur la base du treizième rapport de la Task Force.

 

1. L’évolution d’ensemble de la pandémie

 

A en juger par les chiffres fournis par les cinq principaux laboratoires d’analyse des tests PCR, à travers l’ensemble du pays, la remontée de l’épidémie, observée en octobre tend malheureusement à se confirmer.

Pendant les trois premières semaines du mois de novembre, le taux de positivité fixé à 6,03% pour l’ensemble du pays a été multiplié par deux au cours des trois premières semaines de novembre ; en septembre et octobre il était respectivement de 4,15% et 3,2%.

Les inquiétudes relevées lors de la précédente réunion de la Coordination nationale, au sujet de l’évolution de la maladie à Pointe-Noire et dans le Kouilou ainsi que dans la partie nord du pays, demeurent.

Ainsi, la Coordination nationale a été informée du fait que le nombre de nouveaux cas positifs a été de 412 lors des 3 premières semaines du mois de novembre, ce qui porte le nombre actuel de cas actifs à un peu plus de 600.

A Pointe-Noire, le taux de positivité constaté sur les populations dépistées du 1er au 20 novembre, suivant les chiffres cumulés des deux laboratoires de Pointe-Noire, est de 8,43% contre 4,10% en octobre. Il a été multiplié par deux en trois semaines.

Selon les statistiques fournies par le laboratoire de l’hôpital général d’Oyo, le taux de positivité au cours des trois premières semaines de novembre, dans la partie septentrionale du pays, est de 12,5%. Il était de 10,91% en octobre.  Même si le nombre de personnes testées reste très faible dans cette zone géographique (16 personnes en novembre, 1100 en octobre), il est à noter que le taux de positivité, toujours égal ou supérieur à 10% dans la partie septentrionale, demeure inquiétant. 

Les services de la riposte sanitaire relèvent que si la tendance actuelle se poursuit, il est à craindre qu’il y ait une augmentation des cas graves, notamment en admission hospitalière.

Face à ce constat inquiétant, la Coordination nationale relève que le frémissement négatif ainsi identifié pourrait se transformer en deuxième vague de la pandémie dans notre pays. 

Analysant les raisons de cette dégradation, la Coordination nationale a déploré un relâchement général des populations ; elle constate, par exemple, le non-respect des gestes barrières lors des veillées mortuaires et les enterrements, transforment ces événements ancrés dans nos traditions en véritables foyers de contagion ; 

Il en est également de même pour le relâchement dans le port du masque, souvent porté de manière non conforme, voire même abandonné, sauf quand chacune et chacun aperçoit un représentant des forces de l’ordre ou de l’autorité publique.

La Coordination nationale déplore enfin l’ouverture illégale, ou le détournement pur et simple des recommandations en matière de lieux de loisirs, par de nombreux tenanciers de boîtes de nuits, pourtant officiellement interdites d’activité. Ces lieux, véritables foyers de contagion du fait de la promiscuité et du relâchement total dans le respect des gestes barrières, sont actuellement des occasions de contamination de nombre de nos compatriotes.

Face à cette réalité, la Coordination nationale, soucieuse d’arriver à un équilibre harmonieux entre le maintien de l’activité économique et la préservation de la santé de nos compatriotes, a proposé des recommandations spécifiques pour pallier ces manquements.

 

2. L’évolution par département

Au mois de novembre, d’après les services publics de santé, il n’y aurait pas eu de nouvelles infections dans les départements de la Cuvette, de la Cuvette-Ouest, de la Lekoumou, du Niari, des Plateaux, du Pool et de la Sangha. La Coordination nationale relève qu’il parait vraisemblable qu’il n’y ait pas eu de tests significatifs effectués dans ces départements.

La situation épidémiologique par département présente le tableau suivant : les principaux foyers de contamination sont les mêmes depuis le début de la prévalence de l’épidémie dans notre pays. Il s’agit principalement des départements de Brazzaville et de Pointe-Noire, qui ont enregistré des cas positifs chaque mois depuis le 14 mars 2020.

A Brazzaville, foyer le plus important de contamination, le taux de positivité au 20 novembre est à nouveau en hausse : 4,78% contre 2% en octobre. Même si ce taux reste faible, il a plus que doublé en un mois.

Le virus circule peu dans les milieux scolaire et universitaire à Brazzaville.  Sur 1265 tests réalisés, auprès des élèves, étudiants et enseignants au cours de la période allant du 25 octobre au 16 novembre 2020, on a enregistré onze (11) cas positifs, soit un taux de positivité de 0,86%.

A Pointe-Noire, 552 enseignants des écoles primaires, collèges et lycées ont été testés pendant les quinze premiers jours de novembre ; dix-sept (17) se sont révélés des cas positifs, soit un taux de positivité de 3,07%.

Le taux de positivité des élèves de Pointe-Noire, à la fin du mois d’octobre était de 4,5%. En novembre, sur 144 élèves des écoles primaires (2), collèges (2) et lycées (2) testés, un seul élève du lycée de MPAKA a un résultat positif.

La Coordination nationale relève avec satisfaction la quasi-absence de cas positifs dans les milieux scolaires dépistés à Pointe-Noire.

Le département du Kouilou est le troisième foyer de contamination régulière dans notre pays. 

Le département de la Likouala, sans cas positif jusqu’au mois d’août, a désormais au moins un cas nouveau positif chaque mois. En novembre, il a plus de nouveaux cas positifs que pour les mois cumulés de septembre et octobre.  

La Coordination nationale, après avoir étudié l’ensemble de ces statistiques, rappelle avec force que la prévention reste la priorité dans les écoles, collèges, lycées et universités, et ce pour tous les publics, enseignants comme apprenants, les fréquentant.

De manière globale, la Coordination nationale, consciente de ces tendances inquiétantes, appelle les pouvoirs publics ainsi que les populations, c’est-à-dire chacune et chacun d’entre nous, au ressaisissement ; elle précise que sa réunion de ce jour marque la reprise en main de l’ensemble de la riposte. 
 

 

3. Situation économique nationale

Poursuivant son propos, le ministre d’Etat Ondongo a édifié les membres de la Coordination nationale sur la situation économique de notre pays.

La situation économique nationale commence à donner quelques signes d’amélioration.

Il avait déjà été noté que l’activité économique avait connu un rebond en juin 2020, après le premier palier de déconfinement. Elle s’était détériorée à nouveau en juillet et août 2020. 

Depuis le début du mois de septembre 2020, on observe un nouveau rebond de l’activité économique. Il s’est confirmé en fin du mois d’octobre 2020. Pendant deux mois consécutifs, le niveau de l’activité économique est resté positif.

En septembre et octobre, la croissance des activités économiques a affiché un taux positif de 2%. En rappel, en juillet et août, le taux de croissance moyen des activités économiques étaient respectivement de -5%. et -3%. 

L’allègement des mesures restrictives, l’évolution maîtrisée de l’épidémie et le retour progressif à la confiance chez les agents économiques favorisent cette croissance positive des activités économiques.

 

 

    II/ - Des recommandations de la Coordination nationale  

 

Après examen et discussion sur l’évolution des situations sanitaire et économique en relation avec la pandémie de Covid-19, compte tenu notamment de la crainte d’un rebond, la Coordination nationale a constaté la nécessité de soumettre aux pouvoirs publics compétents de nouvelles recommandations, ainsi que la reconduction des décisions pertinentes prises antérieurement.    

 

  1. Les nouvelles recommandations

 

  • Avancer le début du couvre-feu à 20 heures, à Brazzaville et à Pointe-Noire, les samedi et dimanche ainsi que les jours fériés ;

 

  • Rendre obligatoire le port du masque par les enfants scolarisés, à partir de l’âge de 6 ans ;

 

  • Faire usage des tests rapides validés par l’OMS pour organiser immédiatement un dépistage ciblé et à grande échelle au niveau national ;

 

  • Suspendre tous les contrôles administratifs des entreprises (contrôles des municipalités, de la police, de la santé, du commerce, de l’emploi, etc.) à l’exception du contrôle fiscal à urgence signalée des grandes entreprises ;

 

  • Réaménager, au cas par cas, les échéances de paiement des impôts, taxes et charges sociales dus par les entreprises ;

 

  • Accélérer le processus de règlement de la dette intérieure commerciale déjà auditée ;

 

2. Les décisions à reconduire

 

- Proroger l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de vingt (20) jours, à compter du 27 novembre 2020.

 

- Maintenir le couvre-feu à Brazzaville et à Pointe-Noire, de 23 heures à 5 heures pendant les jours ouvrés, soit du lundi au vendredi inclus

 

- Poursuivre, et intensifier les campagnes de sensibilisation et de prévention ; 

 

- Exiger de toutes les personnes qui résident sur le territoire national le port obligatoire et conforme du masque de protection individuelle. 

 

- Faire observer partout et par tous l’ensemble des mesures barrières. 

 

- Maintenir les contrôles, sur le port obligatoire du masque et sur la distanciation physique, exercés par la force publique et par les dirigeants de toutes les structures accueillant du public;

 

- Organiser régulièrement le dépistage des élèves et étudiants ainsi que des personnels de l’enseignement.

 

- Interdire tout rassemblement de plus de cinquante (50) personnes dans les lieux publics et privés, à l’exception des marchés domaniaux et de la participation à une activité autorisée, respectant les mesures barrières.

 

- Limiter à cinq jours (lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi) l’ouverture des marchés domaniaux à Brazzaville et à Pointe-Noire.

 

- Limiter à la stricte intimité la célébration de tous les événements familiaux dans le respect de toutes les mesures de prévention. 

 

- Maintenir la fermeture des boîtes de nuit et autres lieux de danse. 

 

- Faire exercer les contrôles sanitaires et ceux de la force publique à l’entrée et à la sortie de toutes les villes du pays.

 

- Exiger la présentation, à la frontière, d’un test PCR négatif pour tous les passagers au départ du Congo, à l’exception des enfants de moins de dix (10) ans.

 

- Exiger la présentation, à la frontière, d’un test PCR négatif de moins de 72 heures pour tous les passagers arrivant au Congo, à l’exception des enfants de moins de dix (10) ans.

 

- Interdire les promenades en groupe de plus de trois personnes sur les voies et espaces publics, notamment la corniche et les alentours des stades de Brazzaville ainsi que les bords de l’océan atlantique à Pointe-Noire et dans le Kouilou.

 

- Interdire l’installation sur la voie et les espaces publics de chapiteaux destinés à accueillir des personnes.

 

- Faire limiter à dix (10) le nombre des membres d’une famille appelés à participer à la levée du corps, à la morgue, d’un parent décédé, en voie d’inhumation.

 

 

- Faire limiter le nombre de corps à inhumer par jour.

 

 

                                                      Fait à Brazzaville, le 25 novembre 2020 

 

                                                       Pour la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19

 

Le ministre de la Communication et des Médias,

porte-parole du gouvernement.  

Les Dépêches de Brazzaville

Notification: 

Non