Kongo Central : Jean-Claude Katende dénonce un système de répression de toute voix dissidente

Lundi 25 Janvier 2021 - 14:40

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Pour cet activiste, la situation de violation de la liberté d’expression dans cette province a atteint des proportions inacceptables.

 

Dans une de ses pages d’opinion du 25 janvier 2021, le président de l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho), Jean-Claude Katende, a dit en appeler au « président de la République lui-même ».

Cet activiste des droits de l’homme indique, dans cette interpellation, que la situation de violation de la liberté d’expression dans la province du Kongo Central a atteint des proportions inacceptables. Selon lui, le gouverneur Atou Matubuana aurait instauré un système de répression de toute voix dissidente qui n’est pas acceptable dans un Etat de droit ou dans un Etat qui lutte pour le devenir. « Toute personne qui critique sa gouvernance de la province est contrainte à se taire ou à fuir la province du Kongo Central pour venir se cacher à Kinshasa », a expliqué Mè Jean-Claude Katende.

Le président de l’Asadho note, dans ces critiques, que le gouverneur de la province du Kongo Central instrumentalise la justice qui ouvre des actions judiciaires fantaisistes pour faire taire les dissidents ou alors il met à leur trousse ses conseils, particulièrement ceux en charge de la communication et de la politique, qui seraient ses véritables propagandistes. « Ils sont spécialistes en harcèlement. Ils vous appellent au téléphone pour vous intimider ou vous écrivent régulièrement via les réseaux sociaux pour vous contraindre à vous aligner sur la vision de M. Atou Matubuana », a expliqué ce juriste. Et de noter  d'avoir été, lui-même, victime de ces actes du gouverneur et de ses hommes de main.

Attitude inacceptable, mais aussi condamnable

Le président de l’Asadho, qui fait savoir que cette attitude du gouverneur Matubuana et de ses deux conseillers est non seulement inacceptable, mais aussi condamnable, note que depuis plusieurs mois, deux femmes journalistes (Roukiya et Samantha), deux acteurs de la société civile (Rachidi et Guylain Kiangebeni), deux acteurs politiques (Éric Ngoma et Christand Mavungu) ont été contraints de fuir la province du Kongo Central pour venir se cacher à Kinshasa. « Leur crime est d’avoir émis des avis négatifs sur la gouvernance de la province du Kongo Central. Ils sont accusés d’avoir commis plusieurs infractions don l’offense au chef de l’Etat qui se trouve être le président Félix Tshisekedi », a indiqué Jean-Claude Katende, qui note que ceci était un véritable montage. Et de noter que toutes ces personnes ont abandonné leur travail et familles pour se cacher dans la capitale où ils n’ont aucune source de revenu. Les femmes journalistes, poursuit cet activiste de défense des droits de l’homme, auraient abandonné leurs enfants mineurs à Matadi entre les mains d’autres personnes.

Jean-Claude Katende a également indiqué que dans le cadre du dialogue que les chefs coutumiers devraient organiser au Kongo Central, et lors d’une conférence de presse focalisée sur la situation de ces personnes en fuite à Kinshasa, le conseiller en communication du gouverneur Matubuana avait promis pour assurer leur participation au dialogue et qu’il allait entreprendre des démarches pour obtenir l’abandon des charges retenues contre eux par la justice. Depuis lors, fait-il savoir, rien n’a jamais été fait. Et, certaines autorités nationales et de la province du Kongo Central ont été saisies de ce cas de persécution dans la province mais la situation n’est toujours pas réglée et les gens continuent à souffrir. « Etant donné que c’est le nom du président Tshisekedi qui est utilisé, en disant qu’ils ont offensé le chef de l’Etat, je prie au président de la République d’interpeller M. Atou Matubuana pour qu’il mette fin à cette persécution des Congolais qui ne partagent pas sa façon de gérer la province. L’Etat de droit implique aussi la liberté de pensée et d’expression dans le respect de la Constitution et des lois de la République », soutient le président de l’Asadho.

Lucien Dianzenza

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