Insécurité à l’Est : le HCR pointe du doigt les groupes armés

Mercredi 17 Février 2021 - 16:22

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les provinces de l’est de la RDC vivent constamment dans l’insécurité. Ce qui ne permet pas aux humanitaires d’assister les populations dans le besoin. Selon le HCR, les groupes armés opérant dans cette partie du pays sont à la base de graves atrocités.

 

Dans un communiqué de presse, l’agence onusienne s’est dite alarmée par les atrocités commises par les groupes armés à l’est du pays, qui s’inscrivent dans le cadre d’une approche systématique visant à perturber la vie des civils, à semer la peur et à provoquer le chaos.

Le HCR souligne que plusieurs atrocités ont été commises par ces groupes armés durant l’année 2020.  « En 2020, les partenaires du HCR ont enregistré un nombre sans précédent de plus de 2000 civils tués dans les trois provinces de l’est de la RDC (1240 en Ituri, 590 au Nord-Kivu et 261 au Sud-Kivu). La majorité de ces attaques ont été attribuées à des groupes armés », révèle le HCR qui précise, en outre, que les meurtres et les enlèvements ont continué au Nord-Kivu en 2021, où les attaques ont également été dirigées contre des civils déplacés. « Le 24 janvier dernier, un groupe armé a tué deux hommes et en a gravement blessé six autres, lors d’une incursion dans un site de déplacés internes au sein du territoire de Masisi au Nord-Kivu ». 

Plus de cinq millions de personnes ont été déracinées par l’insécurité et les violences en République démocratique du Congo ces deux dernières années, avec près de deux millions de déplacés internes dans la seule province du Nord-Kivu, selon les estimations des Nations unies. Les efforts du HCR pour aider les déplacés internes sont confrontés à une sévère pénurie de fonds. A ce jour, seulement six pour cent du montant de cent quatre-vingt-quinze millions de dollars, dont le HCR a besoin pour ses opérations d’aide vitale en RDC, ont été financés.

Attaques des sites civils

Ces groupes armés ont instauré un climat de terreur en s’attaquant même sur des édifices civils, notamment des écoles et des centres de santé.  “Le HCR a reçu des informations sur des groupes armés qui occupent par la force des écoles et des maisons, interdisent les activités scolaires et attaquent des centres de santé, dans les territoires de Mweso, de Masisi et de Lubero », poursuit l'agence onusienne.

En novembre 2020, des groupes armés ont introduit des impôts illégaux à payer par les personnes qui veulent accéder à leurs fermes dans leurs villages d’origine au sein du territoire de Rutshuru. Cette mesure a privé de nombreuses personnes de leur seule source de nourriture et de revenus. Les personnes déplacées n’ont pas les moyens de payer ces taxes imposées par les groupes armés car elles n’ont aucun revenu, ce qui aggrave encore leur situation.

Le HCR appelle tous les acteurs à respecter le caractère civil et humanitaire des sites de déplacement et plaide pour des enquêtes rapides et indépendantes sur les crimes commis afin que les auteurs puissent être traduits en justice.

Blandine Lusimana

Notification: 

Non