Reconversion : Ella Billesse, une couturière révélée par le confinement

Vendredi 5 Mars 2021 - 12:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Au quartier Mafouta dans le 8e arrondissement Madibou à Brazzaville, le confinement a généré une couturière, Ella Billesse, une femme gémellipare de 44 ans, mariée, mère de trois enfants dont deux jumelles. Cette dernière s'est engagée dans l’apprentissage de la couture en plein confinement entre avril-mai 2020.

Encadrée par sa voisine Chimène Estelle Bonda, Ella Billesse est aujourd’hui à son onzième mois d’apprentissage. Ayant  une mémoire d’éléphant, selon l’expression de sa formatrice, elle est capable de réaliser des modèles féminins à la satisfaction de ses parents, ses amis et connaissances. Sa préoccupation actuelle est d’acheter une  machine à coudre. Celle qu'elle  utilise appartient à l’atelier.

Les encouragements de son entourage, son mari et sa fratrie, dès ses premiers pas, l'ont motivé, assure cette nouvelle couturière qui passait tout son temps avant le confinement à vendre de petites friandises sur la devanture de son domicile sise à l’entrée du lycée Sébastien Mafouta. Cette reconversion que des mauvaises langues peuvent juger tardive augure des lendemains meilleurs quand on sait ce que rapporte le métier choisi par cette femme. En attendant, l’apprentissage se poursuit. Il a été possible  grâce à la bienveillance de  sa voisine couturière qui l’a reçue et engagée gracieusement. Elle veut faire d'Ella Billesse une couturière dans la vision d'Emmanuel Ungaro. « Un bon couturier doit être architecte pour les plans, sculpteur pour la forme, peintre pour la couleur, musicien pour l’harmonie et philosophe », a signifié la voisine.

« L’extraordinaire reconversion de "Ma ngoudi" remplace les papotages des femmes qui passent à l’atelier et suscite leur admiration », a constaté un proche d'Ella B. Ce fait a aussi le mérite d’illustrer  l’adage : « Il n’est jamais trop tard pour apprendre ». Sous un autre angle, celui de la cohabitation, le fait constitue un bel exemple. Par ailleurs, l’histoire retiendra au moins un point fort non négligeable du confinement, celui d’avoir ouvert la voie à des expériences dont cette belle aventure qu’écrit Ella Billesse. « Le confinement n’a pas produit que des maux, mais aussi des mots et des beaux mots tels que la couturière version confinement »,  aime à répéter Chimène Estelle Bonda sous le sourire et la joie d'Ella partagés par l’ensemble de la parcelle.

Les premiers bénéficiaires de la prouesse réalisée par Ella Billesse sont ses filles jumelles âgées de 3 ans qui ont reçu des robes confectionnées sur mesure par leur mère pour la fête de Noël 2020. Ella B. nourrit des ambitions de confectionner des pantalons et des chemises hommes pour satisfaire son garçon et son mari dans un bref délai.

Gastrone Banimba

Légendes et crédits photo : 

Ella Billesse

Notification: 

Non