Santé. Dr Matshidiso : “La covid-19 accentue les difficultés d'accès aux services de lutte contre la tuberculose”

Mercredi 24 Mars 2021 - 14:38

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Dans son message prononcé le 24 mars à  l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose placée sur le thème "l'horloge tourne", la directrice régionale  de l'OMS Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a souligné que la survenue de la pandémie de covid -19 est sans conséquence  sur la prise en charge de la tuberculose.

La pandémie de la maladie de coronavirus, a-t-elle déclaré, a accentué les difficultés d’accès aux services de lutte contre la tuberculose. Par exemple, en Afrique du Sud, a-t-elle renchéri, le nombre de nouveaux cas de tuberculose notifiés chaque mois a diminué de plus de 50 % entre mars et juin 2020. Dans certains pays, le personnel recruté au titre de la lutte contre la tuberculose et le matériel de dépistage de cette maladie ont été réaffectés à la lutte contre la covid-19.

Parallèlement, a-t-elle poursuivi dans son message, certaines mesures d’atténuation ont été introduites, à l’exemple de la décision de limiter le nombre de visites des patients tuberculeux dans les établissements de santé en fournissant à ces patients l’équivalent d’un mois de médicaments antituberculeux et en utilisant des messages vidéo pour poursuivre le traitement sous observation directe.

Dr Moeti a, par ailleurs, souligné qu'il se pose également "le problème croissant de la tuberculose pharmacorésistante qui, selon des estimations, touche soixante dix-sept mille Africains chaque année. Seule une sur trois de ces personnes est diagnostiquée et près de vingt mille  patients sont sous traitement."

A en croire Dr Moeti, une action collective intersectorielle s’est avérée primordiale pour relever les défis et accélérer les progrès vers l’éradication de la tuberculose à l’horizon 2030. Les déterminants de la santé, tels que la pauvreté, la dénutrition, la pollution intérieure, le tabagisme et les comorbidités comme le VIH restent les catalyseurs de l’épidémie de tuberculose dans la région africaine. Dans le souci de changer la tendance qur le terrain, l’OMS a élaboré le cadre multisectoriel de responsabilisation et apporte son appui à tous les pays pour qu’ils puissent actualiser leurs politiques de lutte antituberculeuse et appliquer les lignes directrices de l’Organisation. "Nous collaborons avec les pays aussi bien pour suivre les programmes en temps réel que pour mettre à nu les difficultés et formuler des recommandations sur les stratégies susceptibles de pallier ces difficultés.", a t-elle déclaré, tout en exhortant les gouvernements et partenaires à résorber le déficit financier qui entrave la riposte à la tuberculose en Afrique pour que la région puisse atteindre les cibles des Objectifs de développement durable liés à cette maladie, dans l’intérêt des populations africaines

Des avancées

La directrice régionale de l'OMS Afrique a reconnu que, dans la lutte contre la tuberculose, des avancées ont été réalisées dans certains pays. Entre 2015 et 2019, a-t-elle expliqué, le Kenya, le Mozambique, la Tanzanie et la Sierra Leone ont réduit de plus de 30 % la mortalité liée à la tuberculose. L’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Kenya, la Namibie et la  Tanzanie ont diminué de 20 % le nombre de nouveaux cas d’infection par la tuberculose.

A côté  de ces progrès, Dr Mathidiso a laissé entendre que les  difficultés en matière de lutte contre la tuberculose sont importantes à travers la région. "Seulement 56 % des personnes atteintes de tuberculose sont sous traitement et les budgets affectés à la lutte antituberculeuse restent très largement sous-financés", a-t-elle affirmé.  En outre, elle a précisé  que les gouvernements de la région africaine financent en moyenne 24 % de ces budgets, contre un apport de 34 % pour les organisations internationales comme le Fonds mondial qui laisse un déficit de financement de 42 %.

Blandine Lusimana

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