Prix Orange du livre en Afrique : « Carrefour des veuves » en finale

Lundi 12 Avril 2021 - 14:30

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Publié l’an dernier par la jeune maison d’édition congolaise « Les Lettres Mouchetées », le roman « Carrefour des veuves » de la burkinabé Monique Ilbouldo figure parmi les six livres finalistes du prix Orange du livre en Afrique.

Pour concourir à ce prix, la maison d’édition Les Lettres Mouchetées avait présenté deux romans : « Carrefour des veuves » de la burkinabé Monique Ilboudo et « Les aubes brumeuses » de la Congolaise Doris Kelanou. Pour sa fondatrice, Muriel Troadec, c’est un peu dommage qu’un seul ouvrage ait été sélectionné. Du moins, la présence en finale du roman « Carrefour des veuves » est une bonne nouvelle qui vient conforter la vision de cette structure littéraire, à savoir « promouvoir les écrivains africains et faire circuler leurs livres sur le continent et au-delà ».

La trame de l’œuvre parle de Tilaine, une jeune femme mariée à un officier des douanes, Isma. Alors qu’il est en poste dans le nord du pays, une région du Sahel ravagée par les conflits communautaires, Isma se fait tuer par des djihadistes. Un désarroi total pour Tilaine. Elle qui venait de perdre sa belle-mère, quatre mois plutôt, se retrouve à nouveau plongée dans le deuil et de sur quoi veuve. Entre douleur et colère, Tilaine refuse la fatalité. Avec deux amies, elle crée une association pour venir en aide aux femmes et aux enfants victimes du terrorisme. Lors des différentes activités menées pour sa congrégation, Tilaine fera la rencontre d’une petite fille, Noura, qui changera pour toujours le cours de sa vie.

Roman de 159 pages abordant un sujet sensible, à savoir la mort, en lien avec le djihadisme et les réalités socio-politiques en Afrique et plus particulièrement au Burkina-Faso, « Carrefour des veuves » est un ras-le-bol contre la violence et l’insécurité qui règnent dans plusieurs pays du continent. Dans ce livre, Monique Ilboudo compose le tableau sombre des luttes politiques et des rivalités religieuses face à la déficience des gouvernants à garantir la paix et le bien-être des populations en Afrique. En effet, sans détour, elle n’hésite pas à décrire cette triste réalité rencontrée dans son pays et à critiquer les dirigeants. Avec un brin d’ironie, elle le fait dans un langage parsemé de métaphores et de mots entièrement issus du Burkina-Faso.  

Par ailleurs, à le scruter de près, « Carrefour des veuves » n’évoque pas que le chagrin et le désespoir. Active et engagée pour la cause des femmes, Monique Ilboudo met en exergue quelques petites lumières comme des lucioles dans la nuit. Il s’agit, en réalité, de ces courageuses femmes et jeunes filles qui bravent les interdits, brisent le silence et apportent des changements positifs dans un environnement hostile afin de faire perdurer l’espoir et la joie de vivre à toutes ces familles éplorées.

Initié en 2019 par la Fondation Orange, en partenariat avec l’Institut Français, le prix Orange du livre en Afrique récompense un roman écrit en langue française par un écrivain africain et publié par un éditeur basé sur le continent africain. Le lauréat sera désigné en fin juin et bénéficiera d’une enveloppe de 10 000 euros.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

« Carrefour des veuves » en finale du prix Orange 2021 du livre en Afrique/DR

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