Intégration de la femme au développement : Prodiges Saint-Auffret prend le combat à bras-le-corps

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Vous avez lancé la campagne « Ensemble c’est aussi avec les femmes » en mars, pouvons-nous en savoir un peu plus ?

Prodige Saint-Auffret (P.S.A.) : « Ensemble c’est aussi avec les femmes » est une campagne lancée le 8 mars, à l’occasion du mois de la femme. C’est une sorte de revendication publique faite à l’égard des autorités et des personnes décisionnaires sur la place de la femme dans toutes les sphères de la société. La femme a aussi son mot à dire dans la gestion de la chose publique, dans les politiques prises dans différents secteurs comme celui de l’éducation. C’est à ce titre que nous avons lancé cette campagne afin que la voix de la femme congolaise soit aussi prise en compte.

L.D.B.C. : Les femmes congolaises ont un portefeuille ministériel qui leur est dédié. Peut-on dire, à ce propos que le Congo se bat pour les droits de la femme ?

P.S.A. : Plusieurs pays ont un portefeuille ministériel dédié aux femmes et cela témoigne de la reconnaissance des inégalités liées au genre. Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, à qui j’ai eu la possibilité de poser la question, a déclaré que le pays se bat pour la parité, et qu’avec le temps « on fera mieux ». Alors, sur ces mots, on peut dire que le Congo se bat pour les droits des femmes. Toutefois, nous pensons que cela n’est pas suffisant et que les choses devraient avancer rapidement.

L.D.B.C. : Cette campagne est aussi un moyen pour vous de revendiquer la parité tant réclamée ?

P.S.A. : Bien évidemment que oui ! Cette campagne est entièrement le moyen de revendiquer la parité que nous les femmes réclamant depuis belle lurette. Dire « Ensemble » et ne pas compter les femmes est une négligence aux conséquences néfastes. Nous sommes tous d’accord pour dire que le progrès doit se conjuguer ensemble, mais ensemble c’est avec les femmes.

L.D.B.C. : Il y a quelques jours, l’humanité a célébré la fête des mères, n’est-ce pas une reconnaissance de la place de la femme dans la société ?

P.S.A. : Rire. Si célébrer la fête des mères est une résonnance de la place des femmes dans notre société, alors c’est bien dommage pour les femmes sans enfant. De plus, célébrer une fête n’a rien à voir avec les droits que nous réclamons dans leur essence même. Annulez les fêtes et donnez-nous les mêmes chances que les hommes dans l’éducation, la vie professionnelle, la vie sociale, etc., ce serait largement mieux.

L.D.B.C. : Pour clore cet entretien…

P.S.A. : Nous ne pouvons peut-être pas obtenir un monde totalement égalitaire, mais on peut réduire de façon très considérable l’inégalité entre les hommes et les femmes. C’est ce à quoi nous aspirons.